Les établissements d’enseignement privés en Algérie ont été destinataires avant cette rentrée des classes 2023/2024 d’une note du ministère de l’Éducation nationale, leur rappelant que seul le programme national est autorisé à être enseigné aux élèves de ces établissements dans les trois cycles (primaire, moyen et secondaire).
Dans cette note, le ministère explique que certaines écoles privées enseignent le programme français aux élèves alors que, « conformément à la loi », ces écoles privées sont « soumises aux mêmes textes réglementaires et législatifs qui régissent les établissements d’enseignement publics ». Le ministre a fait savoir que « toute violation des lois les exposera à des sanctions sévères allant jusqu’à la fermeture définitive de l’établissement ».
Dans ce courrier que le journal français Le Figaro a pu consulter, un directeur d’une école privée située à Alger explique que le ministère de l’Éducation a désormais décidé « d’appliquer la loi stricto sensu » (la loi remonte à 2021).

Cela veut dire la fin du « double programme », pratiquée dans les écoles privées en Algérie, permettant aux élèves de suivre à la fois le programme algérien et le programme français.
Le chef d’établissement explique dans son courrier ce que cela implique : l’interdiction d’utiliser les manuels autres que ceux du programme tracé par l’État algérien, et le respect des cinq heures de programme de langue étrangère.
« Seuls les enfants des hauts dirigeants peuvent passer le BAC français ! »
Par ailleurs, si l’examen du baccalauréat en candidat libre est toujours autorisé, les épreuves ne se dérouleront plus au lycée international Alexandre-Dumas à Alger, aussi appelé « lycée français ». Les candidats au bac français en Algérie devront donc se rendre à l’étranger, notamment la Tunisie où le programme français est toujours enseigné dans les lycées privés du pays.
« Dans les faits, seuls les enfants des hauts dirigeants civils et militaires, de l’oligarchie et des nantis qui ont accès au lycée international Alexandre-Dumas, pourront dorénavant suivre le programme pour le Bac français », commente une internaute.
Rappelons que dans son édition du 22 octobre 2021, le quotidien Le Monde, révélait que sur les 2005 places du Lycée international français, Alexandre Dumas, d’Alger, qui prépare au Bac français, 1099 étaient occupés par les enfants de hauts dirigeants algériens qui ont décidé de couper court à la langue française en Algérie pour ne donner la priorité que pour la langue arabe et un projet de promotion de l’anglais.
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