Dans une chronique publiée le 25 août sur le site arabophone « Independant », l’auteur Amin Zaoui revient sur le phénomène de la violence du quotidien dans les sociétés musulmanes…
« La foi violente » Par Amin Zaoui
Partout où la philosophie est absente de la vie quotidienne, la société et l’individu sont piégés dans la dualité du Halal et du Haram.
Pourquoi le phénomène de « foi violente » prévaut-il dans nos sociétés, où les juristes, les politiques et certains intellectuels disent vivre sous la « religion pure » ? Et pourquoi nos sociétés s’accommodent-elles avec la culture de la « foi violente » ?
Dans nos sociétés arabes et maghrébines, tout se pratique avec violence et dans la violence. Violence en politique, violence à l’école, violence dans la rue, violence dans la famille et violence dans le discours. Et quand l’individu est ainsi assiégé, sachez que la violence affectera également la « foi ».
Chaque fois que la philosophie est absente de la vie quotidienne, la société et l’individu sont pris au piège de la dualité du halal et du haram, du sacré et du profane, et de la sacralisation de la violence.
Plus la question est absente ou cachée, plus grande est la violence, plus grande est la tromperie et plus forte est la voix de la calomnie dans la politique, la religion, la culture et la morale.
Chaque fois qu’une culture libre porteuse de grandes valeurs humaines est absente à travers le théâtre, la littérature, la musique et l’art plastique, la société est victime d’une « foi violente ».
Les sociétés humaines ont vécu diverses formes de violence. Et dans tous ces cas, le carburant de cette violence était soit le nationalisme, soit le racisme, soit la religion. Toutes les guerres qui ont eu lieu et tous les conflits qui existent maintenant sont causés par cette trinité.
Depuis les temps anciens, la violence tire sa légitimité existentielle pathologique de l’idée de supériorité nationale, raciale ou religieuse. De cette triple illusion, le colonialisme sous toutes ses formes politiques et économiques et l’exploitation humaine et physique contre les travailleurs, les enfants et les femmes sont nés.
De l’illusion de « supériorité », la peur de l’autre produit « la phobie de l’autre ». Cet autre qui appartient à une autre nationalité, à une autre religion, ou à une autre couleur. La peur d’être englouti l’un par l’autre. Et à partir de cet état de peur, la réaction se traduit par une forme de violence déguisée en foi. Foi nationaliste ou foi religieuse…
Amin Zaoui, Le 25 août 2022 – Traduction Ma Revue De Presse DZ
Laisser un commentaire