En automne 2019, quelques mois avant le décès de l’ex-chef d’état major, Ahmed Gaid Salah, l’historien Mohamed Lamine Belghit donnait une interview à la chaine TV El Hiwar, dans laquelle, il accusait le Général de corps d’armée et chef des services de renseignement DRS, Mohamed Medienne dit Toufik, alors en prison, d’être derrière la déstabilisation du pays en manipulant le mouvement populaire (Hirak).
Mohamed Lamine Belgjit : « Aujourd’hui quand tu vas à la place Audin ou à la place des martyrs, tu verras qui sont ceux qui défilent en brandissant les pancartes dans lesquelles on peut lire -Gaid Salah dégage-.
Ce sont les « éradicateurs »*
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Les éradicateurs sont la main invisible des forces non constitutionnelles, appelles les comme tu veux, je n’ia pas besoin de citer leurs noms. Il s’agit des partis politiques régionalistes et les personnalités politiques qui dans un temps récent, brandissait les pancarte – Oui à un état militaire et non, ni à un état civil, ni islamiste ».
Ce sont les mêmes personnes qui ont juste changé d’image.
Je t’explique : quand l’armée était entre les mains de Mediéne (Général Toufik, NDLR) et aux mains des généraux sanguinaires, à l’instar de Touati et les autres, c’était ceux-là le paravent politique et idéologique. Ils sont connus. Aujourd’hui, ils sont révélé au grand jour sur tous les réseaux sociaux. Ils sont révélé même par l’histoire. Et aujourd’hui, l’histoire écrit que ces gens étaient à une époque avec l’armée pour tuer le peuple et arrêter le processus électoral des années 90″.
L’Historien Mohamed Lamine Belgjit, Automne 2019
*« Éradicateurs » :
Les éradicateurs est le terme désignant les généraux républicain de l’état major algérien, aussi appelés « janviéristes », pendant le Jihad islamique des années 1990. Afin que l’Algérie ne sombre pas dans la talibanisation, ils avaient organisés à la demande de plusieurs organisations politiques et de la société civile, l’arrêt du processus électoral qui avait donné les rênes du pouvoir aux islamistes. Des élections dont le taux de participation n’avait pas dépassé les 30%. L’écrasante majorité des électeurs n’ayant pas participés suite à des menaces émanent des agents islamistes, soutenus par une grande partie de la classe politique.
Mohamed Mediene dit Toufik...
Rappelons que le général de corps d’Armée Mohamed Mediene dit Toufik, un des derniers « janviéristes », a été arrêté et emprisonné le 4 mai 2019 et à écopé, lors d’un procès politique commandité par l’ex-chef d’état major, Ahmed Gaid Salah, à 15 ans de prison. Il sera blanchi et libéré le 2 janvier 2021.
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