La prévision météo ayant prévu des pluies sur certaines régions d’Algérie s’est avérée erronée au grand damne des religieux qui se sont appuyés dessus pour appeler samedi dernier à l’accomplissement de Salat El-istisqa (prière pour faire tomber la pluie).
En effet, une vague de chaleur déferle cette semaine sur l’Algérie. L’Office national de la météorologie a même émis une alerte vigilance de canicule jaune ce mercredi 18 octobre.
Les wilayas de Béjaïa, Mila, Guelma, Annaba, Constantine, Skikda, Jijel, et El-Tarf sont concernées par l’alerte canicule de l’office national de la météorologie.
L’office a annoncé des températures variant entre 26 et 38° sur les régions côtières du pays : 28° à Ténès, 32° à Alger et Tlemcen, 35° à Jijel et 37° à Annaba ce mercredi.
Dans les régions de l’intérieur du pays, l’ONM a indiqué que des températures variant entre 27 et 36° allaient être enregistrées : 29° à Tébessa, 30° à Médéa, 33° à Chlef et Relizane tandis qu’il fera 34° à Mila.
Dans le Sud du pays, il fait plus chaud avec des températures allant entre 31 et 40° : 33° à Djanet, 34° à Biskra et 36° à Tindouf.
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« Le comble dans salat el istisqa, c’est quand… la météo se trompe ! »
Dans sa chronique d’hier mardi 17 octobre, intitulée « »Le comble dans salat el istisqa, c’est quand… la météo se trompe ! », le journaliste du Soir d’Algérie Slimane Laouari commentait l’hypocrisie de cette pratique de « Salat Istiskaa » à laquelle appellent les religieux durant les saisons favorables à la pluie et jamais durant les incendies et les canicules d’été.
» (…) Personne ne peut tricher impunément dans la pratique du culte, du moins dans ses expressions publiques. Encore plus quand elles sont d’inspiration officielle. C’est le cas justement pour les rituels de la «prière de la pluie». Récurrents, réguliers et depuis quelques années systématiques, en raison des mutations naturelles évidentes, elles suscitent à chaque fois autant l’implication des Algériens que leur dérision. Manque de chance pour ceux qui y participent, ils ne peuvent plus échapper aux «chambrages» populaires. Enfin, chambrage dans les cas les plus « gentils », parce qu’il y a pire. Ou… mieux, cela dépend de la posture de chacun : il y a d’abord le doute quant à la crédibilité et la moralité de ceux qui implorent la générosité providentielle pour irriguer les terres de notre vaste et beau pays. Ensuite, plus rare, plus discret et surtout plus audacieux, il y a le doute — quand ce n’est pas la remise en cause — sur l’aboutissement de l’entreprise parce que la science étant au niveau où elle est dans le domaine, il devient dérisoire, si ce n’est pas ridicule, d’attendre la pluie autrement que par la conjugaison des éléments naturels et le protocole idoine pour les précipitations.
Justement (re), la foi, la… mauvaise, je veux dire, est devenue une partie qui colle systématiquement à chacun de ces rendez-vous. Parce qu’il faudra quand même choisir : ou on croit à la science et on s’en remet à la rigueur de ses prévisions… en remerciant Dieu quand la météo annonce la pluie, ou on oublie ses échéances et rester sur ses certitudes religieuses. Dans ce dernier cas, on prie et on supplie, loin du… calendrier et à distance respectable de ce qu’annoncent les règles scientifiques et leurs outils technologiques. Le problème est que les prières de la pluie, ceux qui les inspirent et une bonne partie de ceux qui y vont…coïncident maintenant un peu trop… systématiquement avec les prévisions météo. Pour ne pas en douter, pour ne pas en sourire. Le comble : il arrive que la météo se trompe ou manque de précision ! »
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