Hier dimanche 24 septembre 2023, le président français, Emmanuel Macron a annoncé lors de son entretien sur TF1 et France 2 le retrait des 1 500 soldats français au Niger, pays où des militaires ont renversé le président en place Mohamed Bazoum à la fin juillet.
Nous mettons fin à notre coopération militaire au Niger. Les militaires déployés là-bas, eux aussi, rentreront d’ici la fin d’année », a promis le chef de l’État, estimant que l’opération Barkhane au Sahel avait été un « succès ». L’ambassadeur français au Niger ainsi que le personnel diplomatique présent sur place vont également rentrer en France, a indiqué Emmanuel Macron.
Si le régime militaire en place a salué « une nouvelle étape vers la souveraineté » de son pays, ils sont nombreux à faire état de leurs inquiétudes de voir les groupes jihadistes prendre du poil de la bête, notamment les deux groupes responsables pour la majorité de la violence : l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin (JNIM).
L’inquiétant rapport de l’ONU
Selon un rapport de 104 pages publié par des experts de l’ONU au mois d’août, rapporté par le site ADF MAHAZINE, dans son édition du 19 septembre 2023, « Dans le Nord du Mali, l’EIGS a réussi à presque doubler le territoire qu’il contrôle en moins d’un an ».
« Ces attaques commises par les deux groupes franchissent les frontières pour affecter la Mauritanie, dans le cas de JNIM et des affiliés d’al-Qaïda, et le Niger, dans le cas de l’EIGS et des groupes qui lui sont liés. Les deux groupes principaux menacent maintenant les régions Nord des pays côtiers tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo », selon le CESA.
Parmi les raisons pour l’augmentation de la violence, deux sont manifestes. Premièrement, deux coups d’État successifs ont conduit le Mali à rompre ses liens avec les forces internationales telles que le gouvernement français et une mission de maintien de la paix de l’ONU appelée MINUSMA. Deuxièmement, peu après l’arrivée au pouvoir de la junte malienne, elle a invité les forces mercenaires du groupe Wagner de Russie.
Plus de 20.000 soldats internationaux étaient sur le terrain au Mali en 2020, selon le CESA, notamment la MINUSMA, les forces de l’Union européenne, les troupes françaises et les forces du G5 Sahel. À la fin 2023, les effectifs seront à peine supérieurs à 12.000, soit une baisse de 43 %. La MINUSMA était prête à se retirer complètement avant le 31 décembre sur la demande de la junte malienne. En date de la fin août, elle avait atteint 25 % de cet objectif, selon l’ONU.
Alors que cette présence sécuritaire diminuait progressivement au Mali, la violence augmentait de façon directement proportionnelle. En février 2020, alors même que les associés de la Wagner lançaient une campagne de désinformation contre les forces de la France et de la MINUSMA, le nombre d’événements violents liés aux groupes militants et aux abus de la Wagner était proche de 300, selon le CESA.
Le nombre d’actes de violence a augmenté de 97 % en 2022, comparé à 2020. Le nombre annuel de décès liés à la violence a plus que doublé en 2022 et les civils « ont été les plus affectés par cette violence », déclare le CESA dans un rapport de février 2023. « En 2022, plus de civils maliens ont été tués pendant chaque trimestre de l’année que pendant toute autre année complète précédente. Les décès liés à la violence contre les civils étaient sept fois plus nombreux en 2022 qu’en 2021. »
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