« Au terme de douze années de procédure, la justice suisse a annoncé, le 28 août, la mise en accusation et le renvoi devant le tribunal pénal fédéral de Khaled Nezzar, ancien ministre de la défense et ex-homme fort du régime algérien au début des années 1990, aujourd’hui âgé de 85 ans ».
C’est ce qu’écrivait le quotidien Le Monde dans son édition du 8 août 2023 dans un article intitulé « La Suisse entend juger le général algérien Khaled Nezzar »
Et au quotidienne français de préciser que « les chefs d’inculpation sont « crimes de guerre sous forme de torture, de traitements inhumains, de détentions et condamnations arbitraires ainsi que crimes contre l’humanité sous forme d’assassinats qui se seraient déroulés de janvier 1992 à janvier 1994 ».
« La virulence de la réaction est à la mesure du choc ressenti par Alger », écrit la même source commentant les propos du ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, tenus le 31 août, dans une entretien téléphonique avec son homologue helvétique, Ignazio Cassis. « Cette affaire a atteint les limites de l’inadmissible et de l’intolérable. Le gouvernement algérien est déterminé à en tirer toutes les conséquences, y compris celles qui sont loin d’être souhaitables pour l’avenir des relations algéro-suisses », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne.
En Algérie, pourtant, c’est la réaction du MAE algérien qui suscite l’étonnement, tant, pour le commun des algériens, les crimes du Général Nezzar et plus globalement de l’Armée Algérienne (ANP), durant les années 90 est de notoriété publique, d’ailleurs jamais remise en question par les autorités.
Le très influent journaliste algérien, Nouredine Khetal proche du clan du président de la république algérienne, Abdelmadjid Tebboune a, à de nombreuses occasions, confirmé que les « la guerre civile » en Algérie des années 90 est « un putsch contre la volonté du peuple par des usurpateurs ».
Le 12 janvier dernier, à l’occasion de la commémoration de l’arrêt du processus électoral de 1992 par l’armée algérienne à la tête de la quelle le Général Nezzar était nommé en qualité de ministre de la défense, ce journaliste avait, dans une vidéo, largement diffusée sur les réseaux sociaux, réitéré ses affirmations :
Nouredine Khetal : « Bonjour à tous. Nous sommes le 12 janvier. Une date triste pour l’histoire de l’Algérie parce qu’elle représente la date du putsch contre la volonté du peuple algérien et le déclenchement de la décennie noire par les usurpateurs putschistes. »
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