« Les voleurs d’Allah » Par Muhammad Shahrur
Le problème des musulmans est qu’ils ne font pas la différence entre les recommandations divines qui sont parues dans le Coran et l’avis des Faqih (exégètes) qu’on retrouve dans les livres de Tafsir (explications du texte sacrée). Ce qui a fait de ces Faqih de dieux qui décrètent le haram et le hallal et distribuent à leur guise les tickets d’accès au paradis ou vers l’enfer.
La falsification de l’islam avec l’imam Al-Chafii (le premier qui a inventé la fabrication du Fiqh qu’il a baptisé la Sunna) et ce, deux sicles après la mort du prophète.
Pire, l’imam Al-Chafii est allé jusqu’à l’extrême et a fait de la Sunna une inspiration divine et du prophète, celui qui a apporté les deux inspirations (Coran et Sunna), bien que le prophète lui-même avait interdit de notifier ses paroles et bien que Omar Ibn Abdelaziz ait fait bruler, juste après la mort du prophète, toutes les paroles du prophète qui avaient été notifiées.
Plus dangereux encore, quand sont apparus des Hadith en contradiction totale avec le Coran et que des Faqih, sans le moindre état d’âme, ont décidé que ces Hadith devaient annuler les recommandations du Coran et que la législation devaient se faire par consensus des Faqih à la place du Coran.
Le passé des Sahaba (compagnons du prophète) est ainsi devenu sacré et les traditions des bédouins d’Arabie inclues dans la pratique religieuse.
C’est ainsi que l’imam Al-Chafii est le premier qui a fabriqué un islam falsifié. Ce que ne savent pas les musulmans est que tout ce qu’ils considèrent comme étant leur religion aujourd’hui n’est qu’un héritage fabriqué après des siècles de la mort du prophète. Et le texte coranique a cédé sa place aux avis des Faqih, c’est à dire à la Sunna. Tout cela s’est fait durant l’ère Abbasside. L’ère durant laquelle a été notifié et mis à l’écrit la charia de Al-Chafii et de Abou Hanifa. Une charia transmise par Al Boukhari, l’imam Muslim et tous les imams Abasside (…)
« Que soient maudits, ceux qui écrivent le livre de leurs mains et disent que cela vient d’Allah contre une maigre rétribution. Qu’ils soient maudits pour ce que leurs mains ont écrit et que soit maudit ce qu’ils en ont bénéficié » (SOURAT DU CORAN, Verset BAQARA AYA 79)

Muhammad Shahrur, Bio Expresse…
Muhammad Shahrour né en 1938 à Damas et mort le 21 décembre 2019 à Abou Dhabi, professeur de génie civil à l’université de Damas, est un islamologue syrien et un exégète réformiste contemporain du Coran.
Il commença à étudier le Coran et les fondements de l’islam après son retour de Moscou où il avait suivi ses études universitaires. Ce passage par l’Union soviétique fut souvent utilisé pour accuser ses écrits de marxisme. Il obtient son doctorat en 1972. Depuis cette année, il devint professeur titulaire à la faculté de génie civil de l’université de Damas. Ce ne fut qu’après 1967 qu’il commença à s’intéresser à l’exégèse coranique (aussi appelée tafsir).
Sa célébrité vient de l’ouvrage qu’il publia en 1990, intitulé Le Livre et le Coran, dans lequel il tenta une nouvelle lecture du Coran à travers une analyse originale de la langue arabe employée au début du VIIe siècle.
Dans cet ouvrage, il y qualifia de non-scientifique l’ensemble de l’exégèse coranique traditionnelle. Ce qui suscita une vaste polémique durant toutes les années 1990 durant lesquelles plusieurs ouvrages furent publiés pour critiquer ou défendre les thèses défendues par Mohamed Shahrour.
Quoi qu’il soit l’un des exégètes arabes contemporains les plus critiques vis-à-vis de la tradition arabo-musulmane, il ne se revendique pas du même courant coraniste qu’Ahmed Subhy Mansour (en).
Shahrour et une douzaine d’intellectuels arabes provoquèrent un esclandre médiatique lorsqu’ils appelèrent à une réinterprétation radicale du Coran lors d’un séminaire scientifique au Caire intitulé Islam et Réforme en 2045. Ses idées sont souvent attaquées par des professeurs traditionalistes de l’université cairote d’Al-Azhar, dont deux ont même fait son takfir (l’ont déclaré apostat), Mustafa Al-Shak’a et Farahat Al-Sayeed Al-Mungi. D’ailleurs, quelques ouvrages de Muhammad Shahrour furent interdits à la vente dans plusieurs pays arabes, mais des milliers de copies furent tout de même publiées et plusieurs éditions se succédèrent, circulant souvent sous le manteau. Au moins treize ouvrages ont été écrits contre Shahrour et ses idées.
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