« J’ai travaillé sur ce rapport que tout le monde connaît, mais personnellement, il faut le savoir, je n’ai pas été payé pour cela. Trois ans plus tard, le bénévolat continue. Je le fais à titre bénévole, complètement. Donc, il faut quand même qu’il y ait un développement de moyens parce que, si les moyens ne sont pas dégagés, effectivement cette commission va avoir du mal à exister uniquement sur le bénévolat ».
C’est la révélation fracassante que fait l’historien Benjamin Stora co-présidant la commission mixte d’historiens algériens et français sensée travailler pour tirer au clair 132 ans de contentieux historiques qui lient l’Algérie et la France.
Pour l’historien qui répondait aux questions de RFI, cette semaine, « le problème qui va se trouver posé, à mon avis bien entendu, c’est celui des moyens pour le fonctionnement de tout ce travail, qui est un travail énorme. Or, là, la question, c’est que je ne connais pas les moyens qui ont été dégagés aujourd’hui. Je ne les connais pas ».
Et de conclure : « On ne peut pas continuer à fonctionner sur le bénévolat avec une personne seule qui écrit des rapports et qui rencontre des personnes. Il faut passer, j’allais presque dire du stade artisanal à un stade beaucoup plus élaboré. Et là, c’est la question de la volonté politique ».
A noter qu’à la question du journaliste qui demande : »Croyez-vous qu’il y ait un manque de volonté pour faire aboutir ce projet? », l’historien répond : » Je ne sais pas. Je ne peux pas répondre à cette question. »
Rappelons que du côté algérien, cette commission est représentée par le conseiller du président de la République chargé des archives et de la Mémoire nationale et Directeur général des Archives nationales, Abdelmajid Chikhi. Le docteur en histoire qui a révélé la semaine écoulée, devant les membres de l’Assemblée Nationale, qu’un BALAREDJ (une cigogne) » avait fait montre d’un courage exemplaire en faveur de la cause algérienne, durant la guerre de libération, en déchiquetant un drapeau français. Il a, ainsi, affirmé que cet acte héroïque de cette volaille a été réalisé en 1961 et qu’il avait même pris une photo, puisqu’il était présent. Photo qu’il a l’habitude de porter sur lui, a-t-il dit, mais qu’il a omis d’apporter ce jour-là et que donc il n’a pas pu produire. Il a toutefois promis de la révéler prochainement.
Laisser un commentaire