Viande de mouton : 2000 DA ; viande de bœuf : 2100 DA. Des prix juste indécents, pour une population payée sur la base d’un SMIG à 20.000 DA (100€), qui classe l’Algérie en dernière position avec le Yémen, un pays détruit par la guerre, en termes de consommation de viandes dans l’espace arabe, selon un rapport de la FAO publié fin 2021.
Outre cet hallucinant classement pour un pays pétrolier et gazier, c’est sur les inquiétantes répercussions sur la santé de la population, privée de protéines et de vitamines animales, que médecins et nutritionnistes alertent.
Pourtant, une source abondante de ces protéines et vitamines circulent librement et gratuitement dans les forêts et monts algériens : le sanglier. Problème : la religion musulmane l’interdit.
Mais c’est sans compter l' »effet du besoin » qui mène de plus en plus d’algériens à braver l’interdit religieux, décidés « à ne plus priver leurs enfants d’une croissance normale », peut-on lire dans les commentaires sur les réseaux sociaux.
En effet, la consommation de viande de sanglier est en plein essors, témoignent de nombreux internautes qui en font démocratiquement état sur le Web. Un phénomène loin d’être nouveau si on en croit le site Echourouk Online qui en faisait déjà état dans un article publié le 16 septembre 2014.
Ainsi, le quotidien proche de la mouvance islamiste et du pouvoir, indiquait dans son sujet très moralisateur, que « la viande porcine est consommée et souvent au vu et au su de tous ». Le site citait notamment 6 villes où cette viande est vendue : Hydra et Sidi Yahia dans la Capitale, mais aussi Tizi Ouzou, Bejaia, Bouira, Blida et Annaba, ajoutant que d’autres villes se sont également mis à la vente et la consommation de dette viande.
S’appuyant sur le témoignage du président d’un parti islamiste (non agréé), Abdelfatah Zouaoui Hamadache, le média s’est dans son article lancé dans un appel aux autorités pour interdire la vente de cette viande qui, insiste le média, « contrevient aux valeurs de l’islam et heurte la foi des croyants », tout en appelant à sanctionner durement ceux qui la vendent ou l’achètent.
Le site comme le cheikh ne donneront, toutefois, aucune alternative pour les plus démunis de la population qui ne peuvent accéder à cette source vitale de protéines et de vitamines qu’est la viande.
En 2009, le même site faisait également état de la vente de cette même viande. On pouvait lire dans son article : »certains affichent carrément l’achat de cette denrée toute honte bue et sans aucun égard pour les sentiments d’autrui ».
Si le média n’évoque aucune échelle quantitative sur la consommation de cet type de viande, il indique toutefois que « la consommation de viande de porc rouge n’est pas un fait nouveau à Alger et en d’autres lieux de notre pays. Dans le passé, le nombre de consommateurs de sanglier était restreint, mais aujourd’hui, il s’est élargi ».
Enfin, si le site insiste sur « les sentiments des croyants heurtés par la consommation de viande de sanglier », certaines voix n’hésitent pas à brandir « le droit aux pauvres de garantir une croissance équilibrée à leurs enfants en leurs fournissant les nutriments nécessaires ».
J’en ai manger ,je mange et je mangerai et j’emmerde toute cette racaille qui veut se prendre pour Dieu le pere alors qu’elle meme consomme de la viande de porc.