“Je n’arrive pas à lire le chiffre tellement il est long. Je ne sais plus s’il est en dinars ou en centimes. Le montant est énorme. C’est effarant !”
C’est par ces mots, rapportés par le quotidien Liberté dans son édition de ce samedi 17 octobre, que le juge de la Cour d’Alger a ouvert les auditions de jeudi, dans le procès en appel de l’ancien homme d’affaires Ali Haddad, condamné en première instance, par le tribunal de Sidi M’hamed, à une peine de 18 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8 millions de dinars.
Le chiffre que le juge a eu du mal à lire correspond en fait au montant des crédits et prêts bancaires dont a bénéficié le l’ancien patron du FCE qui comparaît en visioconférence, depuis la prison de Tazoult, à Batna, où il a été transféré le 12 août dernier.
Ainsi, pas moins de 18 milliards de dollars ont été accordés sous forme de crédits d’investissement par les différentes banques du pays à l’ancien patron du groupe ETRHB, ces 20 dernières années. Soit, un rythme de prés de 80 Millions de Dollars par mois !
Haddad confirme et rend responsable le système de gouvernance, sa gestion et son personnel…
« Cela correspond à 211 000 milliards de centimes, soit 18 milliards de dollars, selon mon calcul”, a affirmé Haddad, avant d’ajouter en s’adressant au juge : “Mais monsieur le président, tout a été fait dans le cadre de la loi.”
A comprendre que ce sont les lois établies par le personnel politique et votées par les assemblées, qui contrairement à Haddad sont liés par un contrat moral avec le peuple, qui l’ont permis.
Haddad ajoutera que ces crédits “représentaient peu comparativement au nombre de projets et crédits bancaires dans le pays durant cette période”.
Ces questions restées sans réponses…
Au final Ali Haddad est un homme d’affaires poursuivi pour avoir fait son travail. En l’occurrence, faire des affaires. Dés lors les questions qui resteront sans doute sans réponses se résument à :
- Quelles sont ses banques qui ont permis de tels crédits ?
- Sur quelles bases ont-ils été accordés ?
- Qui ont fait les lois qui ont permis que de telles pratiques puissent se faire ?
- Qui les ont voté ?
- Et les organes de contrôles ? …etc.
Toute une série de questions de ce type qui rappelle qu’un homme d’affaires n’a aucun contrat moral avec le peuple, et qu’il n’a aucune responsabilité sur le Trésor Public… Sa seule responsabilité se limitant à faire marcher son business.
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