Grosse colère des producteurs de tomate espagnols confrontés à une rude concurrence que lui font subir les tomates en provenance du Maroc, de meilleure qualité et à des prix qui assomment le secteur en Espagne. D’autant que le Maroc est devenu en 2022 le 2e plus grand fournisseur de tomate sur le marché européen, devant l’Espagne.
En effet, selon un rapport de l’UE, « La tomate espagnole traverse une crise, la production étant menacée par les importations massives en provenance du Maroc ». Une situation qui a conduit La COAG (Coordination Agricole et Ganadera) a tiré la sonnette d’alarme, appelant à des actions urgentes pour contrer ce qu’elle qualifie de concurrence déloyale des pays tiers dans le secteur de la tomate.
Parmi les chiffres qui terrifient les producteurs espagnols, la prévision d' »une diminution alarmante de 22 % de la production de tomates en Espagne d’ici 2035, avec une augmentation correspondante des importations, particulièrement en provenance du Maroc et de la Turquie. L’Espagne, un acteur majeur sur le marché européen, pourrait ainsi devenir un importateur net à cause de cette concurrence ».
Les producteurs espagnols contre-attaquent
Afin de faire face à cette concurrence, Andrés Góngora, responsable des fruits et légumes chez COAG, a réclamé lors d’une réunion de l’Observatoire du Marché de la Tomate de l’UE, des mesures immédiates pour renforcer les défenses à la frontière contre les importations en provenance de pays comme le Maroc. Il fait part de l’urgence d’actions pour atténuer l’impact négatif sur la rentabilité des producteurs espagnols et européens.
Parmi les propositions, la COAG insiste sur l’intégration des normes de production européennes dans les accords commerciaux et la révision du système de prix d’entrée.
Cette situation est exacerbée par les récentes initiatives du gouvernement marocain qui a annoncé des subventions massives pour la production de tomates, atteignant jusqu’à 70 % de leur valeur, parmi d’autres avantages financiers pour les producteurs locaux. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie plus large visant à stimuler la production horticole du pays, posant de sérieuses questions sur l’équité du jeu concurrentiel.
Góngora critique la position de la Commission européenne, qu’il accuse de passivité face à cette crise. Il affirme que l’Europe semble fermer les yeux sur ces pratiques, permettant ainsi aux entreprises de délocaliser leur production, inondant ensuite les marchés européens de produits qui nuisent aux industries locales.
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