La semaine a été marquée par le rejet de la candidature aux BRICS de l’Algérie et l’acceptation de celle de l’Éthiopie. L’occasion de revenir sur la réalité de ces deux pays pour incorporer ce bloc politico-économique qui pèse rien de moins que le quart de la richesse planétaire et les deux tiers de la croissance mondiale.
Ainsi, après la guerre l’ayant opposé à l’Érythrée (1998-2000), puis plusieurs périodes de sécheresse et de famine (2000 et de 2003), l’Éthiopie a tout de même sue redresser la barre, maintenant un cap de prés de 10% de croissance (le plus fort taux de croissance du monde) en investissant massivement dans l’agriculture, mais aussi dans le textile. Cette puissance économique en devenir et ces performances font parties des critères retenus dans l’acceptation de sa candidature aux BRICS.
A contrario, l’Algérie est depuis son indépendance quasiment entièrement dépendante de l’importation, même pour son alimentation. Sans la moindre industries notoire, une inflation galopante et une monnaie politique hors cadre de la finance mondiale, l’Algérie a depuis 60 ans énormément investie dans… l’image. Rien que pour les chiffres communiqués par l’agence officielle APS, dans son édition du 7 septembre 2021, « durant la période de 2010 - 2014, l’Algérie a effacé pour 1.4 milliard de dollars de dettes au bénéfice de 14 pays africains et 2 pays arabes ».
Une politique de marketing d’image qui se poursuit avec des dons « périodiques » de dizaines de millions de dollars, à de nombreux pays (arabes et africains), parmi lesquels, la Palestine, la Tunisie, le Niger… Début 2023, l’Algérie a créé un fond au budget de 1 milliard de dollars au titre, « officiellement », de l' »aide au développement en Afrique ». « Une aide à l’Afrique » d’un pays dont la population se nourrit de légumes secs en plein été sous 40°, à qui le pays propose de la viande de bœuf à hauteur de 2200 da (11% du SMIG) et des fruits de saison comme la pastèque inaccessible pour la majorité des familles !
Le prix de l’image. Une image qui n’aura pas impressionné le ministre des affaires étrangères Russe, Serguei Lavrov, qui expliquait lors de la conférence de presse tenue à la clôture du sommet du BRICS, jeudi 24 août 2023, qu’outre les données économiques, trois principaux critères ont été retenus pour le choix de nouveaux membres aux BRICS « le prestige de l’Etat, le poids (politique) et les positions au niveau international ». Trois critères qui, au-delà des données économiques, l’Algérie ne remplie manifestement pas. Les gesticulations médiatiques et les politiques populistes ne faisant pas partie de ces critères.
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