Viandes brésiliennes, Lait ougandais, Blé français… : La dépendance alimentaire de l’Algérie en chiffres

« AL INTAJ AL MAHALI » (production locale), le leitmotive idéologique cher à l’ex-ministre du Commerce, Kamel Rezig a montré ses limites avec l’explosion des prix des produits alimentaires de base suite à la décision de l’interdiction d’importation décrété en 2020.

Trois années plus tard le réveil est terrible, les autorités ayant découvert un des principes élémentaires du Marché : « moins d’offre-plus de demandes-augmentation des prix).

Ainsi, devant l’incapacité de « la production locale » à satisfaire un marché de 45 millions de consommateurs, l’Algérie revient sur sa décision d’interdire l’importation, même pour les tout premiers produits que l’humain a su produire dés le début de l’Histoire de l’agriculture : le blé, la viande, le lait ou les lentille et les pois chiche.

Viande brésilienne

Dans son édition du 16 novembre 2023, le site Maghreb Émergent rapporte que les opérateurs économiques algériens, membres de la confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), se sont entretenus avec des éleveurs et producteurs de viandes brésiliens, dans le but de concrétiser un accord déjà signé entre les deux pays.

Selon le président de la CIPA, Abdelouahab Ziani, la rencontre avec les opérateurs brésiliens permettra d’éviter les pénuries durant le mois de Ramadan. « Notre objectif à travers cette collaboration est d’assurer des prix abordables de la viande rouge et du poulet ». 

Il a assuré que le but à travers ce partenariat est d’assurer « le prix de la viande de veau à moins de 1 200 DA et le poulet à moins de 300 DA ». Surtout, selon ses propos, «  l’Etat a exonéré de la TVA l’importation des viandes ». 

Il est à noter qu’actuellement, les prix des viandes rouges et du poulet connaissent une flambée historique. Dans les boucheries de la capitale, la viande de veau est proposée à partir de 2200 DA le kilo, la viande d’agneau à plus de 2500 DA le kilo et le poulet est affiché à 650 DA le kilo. 

Lait ougandais et uruguayen

Dans son édition du 6 novembre 2023, le quotidien l’Algérie aujourd’hui rapporte que le mois dernier, l’Algérie a signé un accord pour l’importation de 120.000 t de poudre de lait d’Ouganda, d’après les données de l’organisation ougandaise des producteurs de lait, et ce, suite à la signature des accords avec l’Algérie pour fournir le marché local en ce produit de base.

La même source indique que l’Algérie a importé pour un volume de plus de 30.000 t de poudre de lait depuis l’Uruguay le mois d’octobre dernier. Ce qui fait de l’Algérie le 2e client de ce pays.

D’après Gabriel Fernández, président de la Conaprole, « l’Algérie domine en tant que principale destination sur le continent africain et elle est la deuxième destination mondiale du lait entier en poudre uruguayen », a-t-il indiqué dans la presse locale. Pour ce qui est de l’évolution du marché et les perspectives futures de la croissance de la demande sur ce produit, ce dernier indique qu’il s’attend à une hausse de la demande algérienne

Pour étayer ses dires, le président de la Conaprole évoque le dernier rapport du département américain de l’agriculture qui table sur « une croissance de 5% de la demande algérienne sur ce produit pour atteindre un volume global d’importations annuelles de 440.000 t », explique-t-il.

Blé français

Dans son édition du 27 juillet 20223,  le site Algérie Eco rapporte qu’en 2023/2024, les importations de blé par l’Algérie sont escomptées à 8,7 millions de tonnes, soit près 1,2 million de tonnes de plus qu’un an plus tôt.

D’après le Département américain de l’agriculture (USDA), ce bond des achats serait lié à une production qui devrait se contracter à 2,7 millions de tonnes soit près de 600 000 tonnes de moins que la saison précédente.

En raison des conditions de sécheresse et de chaleur qui règnent dans les zones de culture non irriguées, le rendement par hectare est attendu à 1,3 tonne contre 1,5 tonne un an plus tôt.

L’Algérie consomme en moyenne 11 millions de tonnes de blé par an, en provenance essentiellement de France, ce qui en fait le second consommateur de la denrée en Afrique du Nord derrière l’Égypte. 

Lentille, haricot blanc, pois chiches, riz… importés des quatre coins du monde

Enfin le 10 novembre 2023, le site Algérie Eco citant un communiqué du ministère de l’agriculture, rapportait qu' »un navire chargé de 10.000 tonnes de pois chiches et de 6.000 tonnes de lentilles a accosté, jeudi au port d’Alger. »

Cette source précisait qu' »un autre navire, chargé de 5.000 tonnes de légumineuses (lentilles et pois chiches), arrivera vendredi au port de Mostaganem ». Et d’ajouter que « le ministère a assuré que cette opération « se poursuivra jusqu’à la fin de l’année en cours pour constituer une réserve stratégique, et ce jusqu’au 31 décembre 2023 ».


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