« L’Arabie saoudite a envoyé, mardi 26 septembre, pour la première fois en plus de 30 ans une délégation officielle en Cisjordanie occupée pour assurer aux Palestiniens que le royaume défendrait leur cause, même dans le cas d’une normalisation entre Riyad et Israël ».
C’est ce que rapporte France 24, cette semaine, indiquant que Riyad cherche à rassurer les Palestiniens sur fond de rapprochement diplomatique avec Israël.

La venue, mardi, de l’ambassadeur saoudien Nayef al-Sudaïri à Ramallah marque la première visite d’une délégation officielle saoudienne en Cisjordanie occupée depuis les accords de paix israélo-palestiniens d’Oslo de septembre 1993 ayant permis l’établissement de l’Autorité palestinienne.
À l’issue d’une rencontre avec le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki, Nayef al-Sudaïri l’a assuré : « La question palestinienne est un pilier fondamental » de la politique extérieure saoudienne. « Il est certain que l’initiative (de paix) arabe, qui a été présentée par le royaume en 2002, est la pierre angulaire de tout accord à venir », a-t-il déclaré devant la presse.
En mars 2002, les dirigeants de la Ligue arabe avaient adopté un plan saoudien préconisant un retrait israélien de tous les territoires occupés depuis 1967 en échange d’une normalisation entre les pays arabes et Israël.
« L’intérêt du prince héritier (Mohammed ben Salmane) pour la cause palestinienne n’est pas nouveau mais il souhaite la paix et la stabilité pour la région », a ajouté Nayef al-Sudaïri.
Ambassadeur d’Arabie saoudite à Amman, Nayef al-Sudaïri a été nommé en août ambassadeur non-résident pour les Territoires palestiniens et a présenté ses lettres de créance à Mahmoud Abbas, mardi, à Ramallah. Ce dernier avait déclaré, le 21 septembre, à l’ONU, qu’il ne pouvait y avoir de paix au Moyen-Orient « sans que le peuple palestinien jouisse de la totalité de ses droits nationaux légitimes ».
S’il prend corps, le scénario d’une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite – gardienne des Lieux saints musulmans de La Mecque et Médine – pourrait rebattre les cartes de la géopolitique moyen-orientale.
Un rapprochement qui se dessine
Riyad a donné des signes, ces derniers mois, d’une possible inflexion de sa position alignée sur l’initiative de paix arabe de 2002. Par l’intermédiaire des Etats-Unis, le pays a fait connaître ses conditions à une normalisation de ses relations avec Israël, parmi lesquelles des garanties de sécurité de la part de Washington et une assistance américaine dans le domaine du nucléaire civil, selon des sources proches des négociations.
Benjamin Netanyahu, qui avait jugé le 22 septembre à portée de main « une paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite », a assuré, mardi, que « de nombreux États du Moyen-Orient veulent la paix avec Israël ».
Rappelons enfin qu’en 2020, Israël avait établi des liens formels avec trois nouveaux États arabes (après l’Égypte et la Jordanie) : les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, dans le cadre des accords d’Abraham.
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