Les derniers incendies qui ont dévasté la wilaya de Béjaïa et leurs retombées ont donné lieu à des débats houleux à l’APW. Devant les critiques d’un élu, le wali brandit la menace de la Justice et finit par quitter la séance.
« Nous savons que vous ne pouviez rien faire pour éviter les incendies, mais qu’avez-vous pour éviter la catastrophe ? », a demandé l’élu Mouales Kada au wali Kamel-Eddine Kerbouche au cours d’une session de l’Assemblée populaire de la wilaya consacrée aux derniers incendies.
« La même catastrophe va sans doute se répéter l’année prochaine et on va se réunir et se lamenter, comme d’habitude », a-t-il ajouté.
L’élu a égrené une série de griefs retenus à l’égard de l’administration locale qui, selon, lui, a failli.
Concernant le limogeage du conservateur des forêts, Kada a estimé qu’elle devait intervenir avant la catastrophe et non après-coup.
Il est aussi revenu sur la cause directe de l’incendie qui a endeuillé la région de Toudja. Citant des témoignages des habitants et des écrits de la presse, l’élu a estimé que le départ du feu a eu lieu au niveau de la décharge du lieu dit Bourbaâtache, contrairement à des affirmations précédentes du wali.
Le wali brandit la menace de la Justice !
Celui-ci lui a demandé s’il était prêt à témoigner devant la justice et le ton est vite monté entre les deux hommes.
« Pour un oui ou un non, on menace avec la justice », s’est emporté Mouales Kada.
« Ne me menacez pas avec la justice. Je représente le peuple qui m’a élu et j’ai une conscience. Je suis un simple citoyen de 29 ans et vous me menacez avec la justice. Je n’ai pas peur, je suis prêt à témoigner », a-t-il insisté.
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« 2 camions citernes pour une wilaya montagneuse ! »
Reprenant son réquisitoire contre les autorités locales, l’élu a cité le manque de moyens de la conservation de forêts, qui « ne dispose que de deux camions citernes pour toute une wilaya montagneuse », ou encore le fait de « faire courir » les citoyens qui demandent une autorisation de défrichement.
Il a aussi dénoncé l’absence de postes avancés des gardes forestiers « alors que des jeunes sont sans travail » et d’un plan spécial de la Protection civile.
Alors que l’élu haussait le ton, le wali a quitté la salle.
« Je dénonce la complicité de l’APW. Vous deviez me défendre lorsque le wali m’a menacé de saisir la justice », a dit Kada à l’adresse du président de l’APW.
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