Dans une longue dépêche, l’agence officielle APS annonçait le 27 avril que « Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani a reçu jeudi à Alger le certificat d’inscription du « Raï, chant populaire d’Algérie » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité établie par l’UNESCO, des mains de l’ambassadeur, Coordonnateur résident du Système des Nations Unies en Algérie ».
Le responsable algérien s’est dit, à cette occasion, « extrêmement honoré de recevoir aujourd’hui, l’original du certificat d’inscription du ‘Raï, chant populaire d’Algérie’ sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité établie par l’UNESCO ».
Un paradoxe quand on sait que la majorité des artistes Rai, à l’instar du groupe Raina Rai ou Zahouania sont blacklistés dans les médias. Ils sont même marginalisés, privés de subventions publiques pour organiser des concerts en Algérie et se voient obligés de se produire à Paris, Montréal ou Oujda ! La langue chanté n’étant pas la langue officielle « arabe », et le style musical jugé pas suffisamment « religieusement correct ».
« Il ne savent plus sur quelle contradiction danser… »
Commentant l’information sur sa page facebook, hier vendredi 28 avril, le journaliste Arezki Aït-Larbi écrit :
« On annonce des « Assises sur le cinéma algérien » ; le film « Ben M’hidi » de Bachir Deraïs est toujours bloqué. « La dernière Reine » d’Adila Bendimered est salué par la presse étrangère comme un chef d’œuvre, mais il reste inaccessible en Algérie.
Les radios et télé nationales nous rabâchent depuis 24 heures que « le Rai est inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité », mais sa papesse emblématique, Chaba Zehounia, est toujours blacklistée sur les ondes et les écrans.
La « Nouvelle Algérie » ne sait plus sur quelle contradiction danser. »
Zahouania, Oujda 2013
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