Sur sa chaîne youtube, le chercheur en patrimoine religieux marocain, Rachid Ayllal revient sur son livre « Sahih Al Bukhari, fin d’une légende » qui avait provoqué, à sa parution en 2017, un séisme au sein des chouyoukh du monde sunnites.
Dans sa thèse, Rachid Ayllal, documents à l’appui, met à nu le livre considéré par les musulmans sunnites comme le plus fiable après le Coran : le recueils de hadiths « l’authentique de l’imam Al-Bukhari« . Pire, dans sa démonstration, le chercheur doute même de l’existence du personnage de Bukhari qui selon lui est une création des Abbasside.
Extraits :
« Les chouyoukh disent toujours « ce hadith vient du recueil d’Al-Bukhari ». Mais personne ne demande si c’est bien Al Boukhari qui l’a écrit ou même qui a écrit ce recueil ? C’est devenu une vérité que tout le monde accepte sans jamais se poser de questions. Et cela fait 12 siècles que ça dure ainsi sans qu’un seul manuscrit écrit d’Al Bokhari n’ait été retrouvé. »
« Ils nous disent que Al-Bukhari avait plus de 90.000 étudiants. A leur tour, aucun n’a laissé le moindre manuscrit écrit de sa main. Pire, en supposant que ces 90.000 étudiants aient eu 10 étudiants chacun à leur tour, cela donnerait 900.000 étudiants. Et pas un seul n’a laissé le moindre manuscrit écrit de sa main ! »
« La seule trace d’un manuscrit supposé écrit par Al Boukhari date du 5e siècle de l’hégire, soit 239 ans aprés sa mort. Ce qui signifie que la seule trace d’un manuscrit supposé écrit par Al Boukhari date de 239 ans aprés sa mort. En fait il n’existe aucun lien entre Al Boukhari et ce manuscrit supposé de lui apparu 239 ans aprés sa mort. »
« Il n’ya aucune trace archéologique de l’existence de cette personnalité. Il y’a juste une tombe en Ouzbékistan, mais rien n’atteste que ce soit la tombe d’Al Boukhari. Là encore, on doit juste se fier à ce qu’on raconté les chouyoukh. »
Rachid Aylal rappelle, enfin, que le Chikh Al Boukhari n’a entamé l’écriture des hadiths que 2 siècles après le décès du prophète, en se basant sur une chaîne de transmission qualifiée de « fiable » s’étalant sur 8 générations.
Selon les sources islamiques, cet homme dont la langue maternel n’est pas l’arabe aurait réalisé 600.000 hadiths en 16 ans. Soit 104 hadiths par jour. On nous dit également qu’il ne validait un hadith qu’après avoir fait une prière avant sa rédaction et une autre après tout en attendant l’inspiration d’une réponse.
En fait, conclut le chercheur, « si Al Boukhari n’avait écrit qu’un seul hadith par jour selon tout le rituel rapporté par les chouyoukh pour sacraliser le recueil, il serait aujourd’hui encore en train de rédiger les hadiths ».
Traduit par l’auteur Mouna Bekkis pour Ma Revue De Presse DZ