L’importation de véhicules de moins de 3 ans est désormais effective. En effet, les textes d’application qui régissent cette opération ont été publiés dans le Journal officiel numéro 11 du 22 février 2023.
Les Algériens ont donc la possibilité d’importer ces véhicules d’occasion, mais comme le cours des devises en Algérie sont régis par des normes politiques visant « la préservation de l’image » de la monnaie algérienne, faisant fi de toute considération économique ou financière, les banques n’accordent pas de change.
Les algériens sont donc, paradoxalement, invités par le législateur à recourir au marché « illégal », soit le marché parallèle du Square Port Said qui, lui, est soumis à la véritable norme de l’offre et de la demande et qui fixe la réelle valeur du dinar.
Ainsi, si la banque d’Algérie aime à estimer la valeur de l’euro à 1 euro pour 145, 04 DA (selon le cours de la banque d’Algérie de ce mardi 28 février 2023), la véritable valeur fixée par le marché Square Port Said est de 223 DA.
Le cours du Square va-t-il flamber ?
Si certains observateurs estiment que le cours du Square Port Said est appelé à flamber dans les prochains jours du fait de l’augmentation de l’offre, d’autres ne manquent pas de rappeler que les véhicules d’occasions ne sont pas donné et sont très chers dans les pays qui intéressent les Algériens, notamment la France (jusqu’à +30% dans l’UE).
« L’importation de véhicules d’occasion est certes une opportunité, mais elle ne l’est pas pour les bourses moyennes dont les salaires sont calculés sur la base d’un SMIG à 100€. Le législateur qui invite les algériens à acheter de la devise illégalement au Square ne s’adresse qu’aux plus riches. La demande sur les devises va certainement augmenter, mais pas au point d’exploser », estime Farid, cadre financier, dans un commentaire sur faceboook.