Dans une émission sur France 24 (Arabe), le politologue et auteur germano-égyptien Hamed Abdel-Samad expliquait les limites de la langue arabe et les raisons de son déclin.
Hamed Abdel-Samad :
« A une certaine époque, la langue arabe n’était qu’un simple dialecte oral et la lange écrite était le Syriaque. Ça c’est ce qui est attesté par la science.
C’est lorsque l’arabe est devenu une langue de pouvoir, qu’elle a détruit d’autres langues pour les remplacer. Où est la langue amazigh, sa civilisation, sa culture, sa littérature ? Idem pour le Copte. Elles ont toute deux été opprimées par la colonisation arabe de ces peuples.
Et pour mener à bien cette épuration ethnique et identitaire, on a refusé de faire rentrer dans la langue arabes les concepts et des termes étrangers. La langue arabe a voulu enrichir son vocabulaire en inventant des termes à partir de la religion et de la terminologie religieuse.
La langue arabe est une langue figée qui ne permet pas son développement. C’est la seule langue qui ne s’est pas développée parce qu’elle est exclusivement liée à la langue du Coran.
Moi, j’aime beaucoup la langue arabe. Je l’utilise pour écrire des romans ou de la poésie. Mais quand j’écris un livre sur des thématiques politiques, sociologiques ou historiques, j’écris en Allemand, pour la simple raison que la langue arabe est pauvre et peu précise.
C’est un problème de connaissances. Et la langue arabe ne produit pas de connaissances dans les sciences sociales ou la philosophie. »