Dans son dernier rapport sur la situation en Algérie, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a exprimé ses inquiétudes concernant la discrimination raciale à l’égard de certaines populations amazighs, mais aussi à l’égard des migrants.
En effet, selon la synthèse rapportée par Radio M, ce samedi 12 novembre 2022, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale s’est dit « préoccupé par les informations faisant état de discours de haine raciale prononcés par des personnes publiques, notamment à l’égard de certaines populations amazighs ainsi qu’à l’égard des migrants ».
Il s’est également inquiété de « la montée et de la banalisation du racisme et de la xénophobie qui se manifestaient dans les stades et dans les médias, y compris sur les réseaux sociaux, à l’égard de ces mêmes groupes de personnes ». Ceci « pourrait générer un climat propice à des actes de violence à caractère raciste », indique le rapport.
Rien que cette semaine, l’ex députée, Naima Salhi, a été jugée dans une affaire de « racisme envers les amazighs ». Elle est poursuivie pour le chef d’inculpation d’ « incitation à la haine ». Naima Salhi s’était particulièrement distinguée durant le Hirak par des propos haineux et racistes à l’égard de la région de Kabylie (région amazighophone).
Malgré le caractère pénal de ses propos, elle n’a jamais été inquiétée par la justice. Plusieurs plaintes déposées contre elle ont été classées sans aucune suite. Ce procès est le premier d’une série à laquelle elle serait confrontée. Et le verdict est fixé pour le 16 novembre en cours.
Cette responsable politique est loin d’être la seule.
En juin 2021, en pleine campagne électorale (législatives), le chef du parti El Bina, Abdelkader Ben Grina, s’était attaqué violemment à la Kabylie à laquelle il impute toute la responsabilité de la décadence nationale. Il s’est également permis de qualifier la langue et l’identité Amazigh de « chose », dans l’idée d’humilier cette culture.
Après le crime abject commis en août 2021 contre le jeune Djamel Ben Smail en Kabylie, les réseaux sociaux ont été submergés de messages et de commentaires haineux et racistes à l’égard de la population de Kabylie.
En mai 2020, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le militant FLN, Walid Bengroune, qualifiait les kabyles et plus généralement les amazighs de « bâtards ».