Si le blocage des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne génèrent des manques à gagner chiffrés en millions de dollars pour les entreprises espagnoles suite à la crise politique entre les deux pays, côté algérien, c’est la faillite et l’arrêt total de l’activité pour de nombreuses PME et les milliers d’emplois directs et indirects qui y sont liés.
Hier, mardi 4 octobre, dans un entretien accordé au site TSA, le président du Cercle de commerce et d’industrie algéro-espagnol (CCIAE), Djamel Eddine Bouabdallah, en a fait un topo plus ou moins détaillé. Selon lui, beaucoup d’entreprises algériennes subissent de plein fouet la crise entre les deux pays, qui dure depuis 4 mois. « Les entreprises les plus pénalisées sont les PME algériennes industrielles, notamment les PME de céramique qui importaient leurs matières premières essentiellement d’Espagne, et notamment de la région Castellón (région spécialisée dans la céramique) », a déclaré le président du CCIAE. L’industrie du papier, elle aussi, a été fortement impactée, « étant donné, explique M. Bouabdallah, qu’on importait beaucoup de matières, et notamment la pâte à papier qui provenait d’Espagne ».
Cependant, à en croire le président du CCIAE, le secteur le plus touché est « incontestablement celui de la pièce de rechange », et ce « pour toutes les catégories de produits et tous les secteurs confondus ». « À cela s’ajoutent, poursuit-il, des usines de dessalement d’eau, dont la maintenance était tenue par des entreprises espagnoles, qui faisaient même l’approvisionnement en produits chimiques et qui ont donc été inévitablement touchées par cette mesure ».
Le CCIAE pointe du doigt le protectionnisme de l’État algérien
« En 2021, nous avons importé pour 2,8 / 2,9 milliards d’euros d’Espagne. Hormis le gaz, depuis le 8 juin, il n’y a absolument aucun échange entre les deux pays. Depuis cette date, je n’ai pas eu connaissance d’une personne qui a réussi à domicilier sa facture, si ce n’est quelques importateurs dont les marchandises étaient déjà en mer. La situation de certains a été régularisée mais d’autres en souffrent toujours.
Mais pour le président du CCIAE, le blocage est un peu plus profond. « (…) Il faut dire qu’avant même l’adoption, au mois de juin dernier, de la mesure relative au gel des échanges commerciaux entre les deux pays, les importations algériennes d’Espagne avaient été affectées par les politiques de l’État, et notamment par les politiques de protectionnisme actionnées par l’Algérie à la fin de l’année 2021 et au début de l’année 2022 », a-t-il déclaré.
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