“Raïs, Bentalha, puis vint l’amnistie !” (Malika Boussouf)

Raïs, Bentalha, puis vint l’amnistie ! / Par Malika Boussouf

Le 22 septembre dernier, comme chaque année qui se sera écoulée depuis la nuit funeste où, à Bentalha, 400 personnes ont été passées au sabre dans la nuit du 22 au 23 septembre 1997, un mois après le 28 août, le drame de Raïs et les 300 morts qui ont endeuillé le pays tout entier, m’a reconnectée avec la grâce accordée aux barbares anoblis par le défunt Bouteflika et quelques-uns des généraux réhabilités après avoir été voués aux gémonies, mais pour d’autres raisons.

Fort des 85% de voix qui se sont exprimées en faveur de sa réélection le 8 avril 2004, le chef de l’état, qui, lors de son premier mandat, ne s’était pas gêné pour tordre le cou à la Constitution en accordant la grâce à des personnes non jugées et donc non condamnées, se faisait fort de se présenter comme un Président scrupuleux qui avouait son indisposition à appliquer l’amnistie générale, sans en référer au peuple, sous le confortable prétexte que cela dépassait ses prérogatives. étrange attitude qui incitait à davantage de prudence tant le pavé jeté dans la mare pouvait apparaître comme un ballon-sonde destiné à prendre le pouls d’acteurs politiques et donner, par la même occasion, une idée de lui, qui soit celle d’un Président qui n’était là que pour traduire dans les faits l’expression d’une volonté populaire.

S’il restait admissible que le chef de l’État poursuivait là une logique personnelle, entamée par la concorde civile, pour aboutir à l’amnistie générale, en passant par la grâce amnistiante de janvier 2000, il n’en demeurait pas moins que le doute quant à la spontanéité de l’aveu relatif à l’amnistie générale laissait planer un certain malaise. On s’imaginait mal, en effet, Bouteflika se réveillant un matin avec une idée aussi «lumineuse» pour ne pas dire «étrange» que celle consignée dans un discours à la nation à la veille du cinquantenaire de la Révolution algérienne.

L’idée qui se voulait généreuse ne pouvait en aucun cas être dépourvue d’arrière-pensées. Car alors, pourquoi, avant de parler d’amnistie générale, n’avoir pas commencé par planter le décor en explicitant le concept ? Le flou a été sciemment entretenu, pour mieux faire passer la pilule.

Malika Boussouf, Le 26 septembre 2022

Bouteflika – Al Qradaoui, à l’hôpital militaire Ain Naadja d’Alger

Nacera Ould Hamrane : Le monstre de Bentalha gracié par Bouteflika ! Je me souviens de cette femme…


Un commentaire sur ““Raïs, Bentalha, puis vint l’amnistie !” (Malika Boussouf)

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  1. Bis repetitas dans ……………………temps très proche ! Les événements seront réédités par les hordes qui se sont multipliées ,il suffit d’un séisme économique et le tour sera joué . A bon entendeur ,prépares toi ?

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