Depuis la publication du Rapport Varin portant sur les terres et les métaux rares en début de l’année en cours, il ne se passe pas un jour sans que des analyses, recommandations et rappels ne soient publiés dans les médias français.
Certains analystes vont jusqu’à dire que ces mêmes terres et métaux sont au cœur de la récente visite du Président français en Algérie. En effet, dans la déclaration d’Alger pour un « partenariat renouvelé », qui a couronné ladite visite, outre quelques accords « pour la consommation » « dans la recherche, l’industrie et les nouvelles technologies », la filière des métaux rares a été explicitement citée. Une filière dans laquelle la France, selon les spécialistes, cherche à sécuriser ses approvisionnements. Aussi, le président Macron a évoqué – moins explicitement, certes – le sujet auquel la presse algérienne n’a pas donné d’importance.
L’Algérie et la France « entendent favoriser une relance de leurs échanges économiques et encourager le développement des partenariats entre leurs entreprises ainsi que la recherche pour l’innovation. Ces efforts porteront en priorité sur les secteurs d’avenir : le numérique, les énergies renouvelables, les métaux rares, la santé, l’agriculture et le tourisme », lit-on dans le volet relatif à l’économie de la Déclaration d’Alger.
Le sujet a également été au menu du très récent entretien entre Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie et le ministre algérien de l’Énergie et les Mines, Mohamed Arkab. Ce dernier a aussi discuté avec Arnaud Montebourg ; qu’il avait déjà rencontré en juillet en marge de la cérémonie du 60e anniversaire de l’indépendance du pays.
Les terres isolées : Un intérêt grandissant à l’échelle planétaire
« Nos partenaires algériens sont demandeurs de propositions françaises en matière minière », aurait confié, au journal français L’Opinion, un membre de la délégation française qui s’était rendue en Algérie. À la lumière des nouvelles mutations économiques, il va sans dire que l’Algérie, dont les hydrocarbures sont la ressource principale et dont l’économie peine à se diversifier en dépit des discours grandiloquents, cédera cette « nouvelle » richesse au mieux offrant. Et la France semble bien partie pour rafler la mise, bien que le sujet intéresse également d’autres partenaires de poids de l’Algérie, en l’occurrence, la Russie, la Chine et la Turquie. Même si la France a d’ores et déjà brandit l’argument de poids : le visa. Le sésame pour les hauts responsables algériens.
« L’Algérie abriterait 20% des terres rares de la planète«
« L’Algérie, particulièrement son Sud (Sahara), abriterait 20% des terres rares de la planète ». C’est ce qu’a rapporté le journal français l’Opinion, citant des chercheurs.
Le même quotidien, indique que la France et l’Europe devront importer à l’horizon 2030 entre 70 et 80% de leurs besoins en « métaux de la transition », c’est-à-dire le nickel, le cobalt, le lithium, l’aluminium, le manganèse, le cuivre et les terres rares, dont ne peuvent se passer les industries de pointe dans l’aéronautique, l’automobile, la défense, les télécommunications et les industries spatiales.
Rappelons que le Président Tebboune a demandé d’établir une cartographie des gisements de terres rares en vue de leur exploitation. Lors d’un Conseil des ministres, tenu juillet 2020, le chef de l’État algérien avait donné des instructions au ministère de l’industrie et des mines afin de préparer des cahiers de charges pour l’exploitation de terres rares dans le pays. « Nos réserves en terres rares sont importantes et nous sommes classés deuxième ou troisième dans les réserves mondiales », avait-t-il ajouté.