La culture religieuse algérienne, dominée par l’émotion, fait encore une fois des siennes, dans le traitement médiatique réservé à la visite du président français en Algérie. Ainsi, quand la presse française décrypte les accords économiques, géopolitiques ou encore sécuritaires, la presse algérienne se lance dans de longs articles très littéraires sur les relations « fraternelles » et d' »amour » entre l’Algérie et la France.
Ainsi, ce samedi 27 août sur franceinfo, c’est Pierre Vermeren, professeur d’histoire du Maghreb à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, qui analysait cette relation algéro-française. Pour lui « Les besoins de la France vis-à-vis de l’Algérie sont beaucoup plus sécuritaires et stratégiques, que liés au gaz ». Évoquant une éventuelle relation d’exception, il indique que « tous les présidents, ont tenté, depuis Valéry Giscard d’Estaing, d’avoir des partenariats d’exception avec l’Algérie. Je crois que la différence, cette fois-ci, c’est que l’Algérie est demandeuse. Elle est demandeuse parce que le système de pouvoir algérien est affaibli et que la conjoncture internationale est quand même très difficile ».
Côté presse algérienne, c’est un long article publié par le site Awress, sur l' »Amour » qui selon, ce média arabophone existerait entre l’État algérien et l’état français, qui attire l’attention et qui donne toute la proportion de l’inadaptation de l’Algérie, à travers sa presse, au monde de la réalpolitique. Un monde qui ne conçoit les relations d’Etat à Etat qu’en termes d’intérêts négociés, très éloigné des contes des milles et une nuits appréciés par la nouvelle génération de fonctionnaires de la presse en Algérie, appelée officiellement « journalistes ».

Commentant le sujet, le journaliste Abdelkrim Zeghileche écrit :

« Entre l’Algérie et la France il y’a des intérêts mutuels et des relations normales comme tous les pays du monde qui se respectent. C’est à dire les pays qui ne sont pas des étables. Il n’y a aucune place à l’amour dans les relations entre états. »
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