“J’ai lu le livre” : Ali Dehilès résume “Les versets sataniques”

Une affaire purement politique… Par Ali Dehilès

Je me rappelle avoir lu le roman « Les Versets Sataniques » écrit par Salman Rushdie en anglais, au début des années 90, juste après avoir quitté les Etats-Unis. Le plus étonnant est que le contenu de ce roman n’a absolument rien de diffamatoire envers l’islam. L’auteur n’a nullement porté atteinte à l’intégrité du Prophète et encore moins aux préceptes musulmans.

Ce roman, mêlé de fiction et de réalité est constitué de 9 chapitres, d’environ 500 pages. C’est une œuvre complexe s’inspirant de faits réels (l’attentat contre un avion d’Air India en 1985, les émeutes de Brixton en 1981 et 1985, la ferveur populaire autour de l’acteur indien Amitabh Bachchan à la suite d’un accident de tournage en 1982, la noyade tragique en 1983 de plusieurs adeptes chiites d’un illuminé qui les avait convaincus que la mer allait s’ouvrir devant eux, et en définitif, la révolution iranienne de 1979).

Il repose sur un thème central : le déracinement de l’immigré, déchiré entre sa culture d’origine (indienne) dont il s’éloigne et la culture de son pays d’accueil (Grande Bretagne) qu’il souhaite ardemment acquérir, et la difficulté de cette métamorphose. Le roman écrit dans un humour anglais à vous faire plier de rire, établit des ponts entre Inde et Grande-Bretagne, passé et présent, imaginaire et réalité, et aborde de nombreux autres thèmes, la foi, la tentation, le fanatisme religieux, la détresse de la femme dans une société arriérée et misogyne, le racisme, les brutalités policières, les provocations politiques, la maladie, la mort, la vengeance et le pardon.

Cependant, l’auteur consacre un seul chapitre à la personne du Prophète musulman où il prétend que Satan avait essayé de l’influencer quant à la reconnaissance des 3 déesses abritées à l’intérieur de la Kaaba.

Satan aurait fait dire au Prophète Mahomet « des paroles de compromission et de réconciliation » à propos de trois divinités mecquoises, al-Lat, al-Uzza et Manât.

« Ce sont les sublimes déesses et leur intercession est bien souhaitée ».

Al-Lat, al-`Uzzâ, et Manât étaient les trois déesses préislamiques. Les musulmans et les polythéistes auraient pu continuer de les vénérer ensemble.

Mais, par la suite, cette « révélation » inspirée par Satan, aurait été rectifiée et abrogée dans le Coran par Allah : par le verset 52 de la sourate 225.

La tradition voit dans ces premiers versets une tentative de compromis avec le polythéisme.

Les trois divinités auraient été intégrées à la théologie musulmane, mais de manière subordonnée à Allah.

Pour l’islam orthodoxe, une telle compromission ne peut avoir été dictée que par Satan.

Le terme « sublime déesse », utilisé dans la sourate 53, reconnaîtrait aux trois déesses, al-Lat, al-Uzza et Manat, une essence divine et surnaturelle ».

Tel est le contenu de cette œuvre écrite par cet écrivain anglais Salman Rushdie qui a fait couler de l’encre et du sang, mais surtout qui a critiqué le régime théocratique de Ayatollah Khomeini le comparant à un démon qui a dévoré son peuple et détruit son pays. Par conséquent, les Ayatollahs ont continué d’émettre une fetwa depuis 1989 décrétant sa mort depuis la parution de son œuvre en 1988.

Une affaire purement politique…

Pour ma part, je suis consterné et outré par cette nouvelle de la tentative d’assassinat odieuse à l’encontre de cet écrivain à l’arme blanche. Le combat pour la Liberté d’expression doit continuer…

Ali Dehilès, Le 14 Août 2022


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