Le procès en appel de l’affaire d’escroquerie au visa d’études, dite « Futur Gate », s’est ouvert, mardi 2 août, au niveau de la Cour d’Alger. Numidia Lezoul ainsi que Boudjemline Farouk, alias Rifka, et Mohamed Aberkane, connu sous le pseudonyme de Stanley, ont été une nouvelle fois auditionnés par le juge.
Selon la synthèse de la presse, comme à sa première comparution, Numidia Lezoul, à l’instar de ses codétenus, a nié toutes les accusations retenues contre elle. « Je n’ai fait qu’une seule story promotionnelle pour l’agence Future Gate. Une story pour laquelle je n’ai même pas été payé », dit-elle.
« Je voulais juste aider mes frères qui veulent étudier à l’étranger », déclare encore Numidia, affirmant que si elle avat été au courant de cette escroquerie, jamais elle n’aurait accepté de faire de la publicité à cette agence. « D’ailleurs, j’ai mis fin à cette collaboration dès que j’ai su les desseins de ce bureau », souligne-t-elle, précisant qu’elle a eu vent de cette affaire alors qu’elle se trouvait en Tunisie.
« Je suis une influenceuse, pas une criminelle », a-t-elle encore lancé avant de se fondre en larmes. « Ma mère me manque », s’est-elle écriait suscitant une vive émotion dans la salle. Ni les larmes, encore moins le récit de Numidia Lezoul ne semble avoir convaincu le procureur de la République.
« A l’annonce des peines requises, l’influenceuse la plus suivie en Algérie s’est écroulée, nécessitant son évacuation », rapporte le journal Ennahar. « Elle n’a réintégré la salle qu’après avoir repris ses esprits », précise la même source.
« Le parquet qui ne connaît pas Instagram, requiert 3 ans et 500.000 »
Le parquet a requis des peines de 3 ans de prison et une amende de 500.000 dinars contre les trois influenceurs, et une peine de 10 ans de prison contre le principal accusé dans cette affaire, Oussama Rezagui, gérant de la société Future Gate.
Les accusés sont poursuivis pour « escroquerie, faux et usage de faux de documents administratifs et bancaires, blanchiment d’argent et violation de la réglementation régissant le mouvement des capitaux ».
Rappelons qu’à l’instar du journaliste Abdallah Benadouda, de nombreux observateurs se disent choqués par le fonctionnement de la justice algérienne. Des magistrats « formés au minima », à qui est confié la tache de juger de lourds et complexes dossiers économiques ou ayant trait au marketing digital ou au E-commerce, alors qu’ils ne font pas la différence entre le capital d’une société et son chiffre d’affaires et n’ont jamais entendu parler de Instagram !
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