Toujours en quête de chiffres favorables, les autorités algériennes ont décidé d’accorder le baccalauréat avec l’incroyable moyenne d’admission de… 9.5/20 ! Les ingénieurs qui bâtiront les immeubles et les médecins de demain…
Réagissant à ce « crime » commis contre le bon sens et les études scientifiques, plusieurs voix se sont faites entendre.
« Mascarade ! », lance le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’enseignement et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, contacté par TSA peu après l’annonce du ministre de l’éducation. « Notre appréciation restera la même tant que cet examen, de même pour les autres examens, est vu sous un angle populiste au lieu d’un angle scientifique », poursuit le syndicaliste.
« Nous continuons à fonctionner avec un esprit populiste et affectif et cela ne sert guère l’école algérienne », s’indigne-t-il.
« En 1976 déjà, on parlait du BAC de la constitution puis du BAC du développement puis du BAC de la Concorde et de la réconciliation ! À quand un BAC simplement BAC ? », s’interroge-t-il.
Le SG du SATEF se veut très critique. « Offrir un BAC avec une moyenne de moins de 9/20 est inacceptable et donne un coup fatal à la crédibilité du baccalauréat », accuse-t-il.
Mais pour le SATEF, les chiffres ne sont intéressants que dans la mesure où, affirme M. Amoura, ils « ne reflètent pas le vrai niveau de l’école algérienne ». « Il faut savoir ce que l’on veut et quand mettre fin au populisme et au bricolage », lance-t-il.
Même incompréhension chez le pédagogue et ex responsable du Syndicat autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane.
« C’est une catastrophe, une calamité », lance-t-il sur un ton dépité. « On n’est pas contre l’idée que les élèves soient admis à 9,5/20. Mais ce qu’on demande c’est qu’ils soient rachetés à 9,5 et non pas qu’on le leur offre (à cette moyenne) », explique-t-il.
« On peut racheter un candidat qui a eu 10/20 dans les matières essentielles ou qui a eu 10/20 durant l’année scolaire et dans les matières essentielles. Voilà les critères de rachat », relève-t-il.
« On est en train de reculer de plus en plus et on encourage la médiocrité », se lamente-t-il.
En chiffre…
Le taux de réussite aux BAC 2022 en Algérie est de 58,75%. C’est le ministre de l’Éducation nationale Abdelhakim Belabed qui a communiqué ce chiffre, sourire du devoir accompli et heureux de ce résultat qui prouve la bonne santé de le système éducatif algériens.
Plus de 700 000 candidats ont passé les épreuves du Baccalauréat (session juin 2022), répartis du 12 au 16 juin.
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