Le populisme et l’exploitation de la sensibilité religieuse de la population continue de faire office de mode de gouvernance, même en ces temps de crises économiques et chômage de de masse. En effet, le presse rapporte que « le président de la République Abdelmadjid Tebboune a présidé ce dimanche 5 juin une réunion du Conseil des ministres durant laquelle il a répondu favorablement aux demandes de réduction du coût du Hadj 2022 ».
« La préoccupation de nos fidèles pèlerins, liée au coût élevé du Hadj, pour cette année, en raison de la situation économique mondiale, a été abordée. Le Conseil des ministres a accepté de subventionner le billet de voyage des pèlerins vers la Sainte Bekaa, en accordant une remise de 100 000 dinars. Le président a donné des instructions au ministre des Transports pour indemniser les pèlerins, qui ont payé le prix du billet, dans le cadre du coût total du hadj », peut-on lire dans le communiqué.
Si les médias évoquent « un geste du président », ils ne précisent, toutefois, pas s’il s’agit d’une somme provenant de ses deniers personnels ou prélevée du Trésor Public.
Rappelons que ce coût a été fixé initialement à 856100 dinars, soit une hausse de 300.000 dinars par rapport à 2019. En 2020 et en 2021, les campagnes du Hadj ont été suspendues par l’Arabie saoudite à cause de la pandémie de Covid-19.
Quand la société civile appelle à financer les… pèlerins !
La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) avait demandé au président de la République de faire un geste en faveur des candidats algériens au pèlerinage aux Lieux-saints de l’Islam, en réduisant le billet d’avion de 50.000 dinars à 150.000 dinars. Elle a également suggéré que l’État prenne en charge les frais d’hébergement et de transport des futurs hadjis en Arabie saoudite. L’augmentation conséquente du coût du hadj 2022 survient dans un contexte de hausse générale des prix des produits de consommation en Algérie. Sauf qu plusieurs commentateurs indiquent que « cette fédération n’a pas pris en compte le fait que ces subventions seront déduites du trésor public, soit l’argent des consommateurs qu’elle défend ». D’autant, ajoute un internaute, que ce rituel (Hadj) n’est pas obligatoire et ne concerne exclusivement que les gens qui en ont les moyens, une fois durant la vie ».