Un fait divers, qui peut sembler banal, donne pourtant un aperçu sur le bras de fer soufi-salafiste au sein de la Grande mosquée d’Alger.
Profitant de son passage au Salon international du livre d’Alger (Sila-2022), une famille venue de Constantine a été empêchée, dimanche dernier, de visiter la Grande mosquée d’Alger. C’est ce que rapporte, ce jeudi 31 mars, le quotidien Liberté qui évoque un courrier transmis à sa rédaction par un chercheur universitaire qui était en compagnie de sa famille.
Ainsi, arrivée sur les lieux à 11h, les agents de sécurité ont signifié à cette famille qu’elle ne pouvait visiter cette mosquée qu’à 12h30, soit lors de la prière du Dohr. À 12h30, les agents de sécurité ont exigé le port d’une bavette et une sejada et que l’entrée n’est réservée que pour la prière. Cette famille se procure cet habit et décide d’accomplir la prière. Là aussi, les agents de sécurité refusent au motif que les femmes portaient des pantalons (alors qu’elles étaient revêtues d’un hidjab). Autrement dit : l’accès n’est autorisé qu’aux femmes en jilbab (le vêtement féminin salafiste).
Un fait divers qui renseigne sur le bras de fer, déjà amorcé, entre les différentes « chapelles » religieuses qui cherchent à imposer leur tendance sur ce lieu de culte.
Si officiellement, les autorités ont fait le choix du soufisme, en nommant Mohamed Mamoune El-Kacimi, un érudit souffi, en tant que recteur, la gestion et pratique pourraient bien basculer vers le salafisme, la tendance dominante, notamment dans les quartiers populaires où sont recrutés les agents de sécurité et autres personnel de service.
A noter qu’un imam soufi de passage est intervenu pour signifier à cette famille qu’elle pouvait visiter les lieux et accomplir la prière.
Mais faudra-t-il un imam soufi derrière chaque agent de sécurité et employé de service ?
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