« Suisse secrets » est la nouvelle affaire de fuite de données qui éclabousse la banque helvétique Crédit suisse pour avoir permis à des personnalités de cacher des fonds d’origine criminelle ou illicites.
Ainsi, parmi les révélations rapportées par Süddeutsche Zeitung (SZ), on retrouve plusieurs clients de la banque appartenant à l’establishment algérien.
En effet, si le deuxième procès de l’affaire « Khalifa » n’a pas fait toute la lumière autour de la destination des sommes d’argent perdues suite à la banqueroute de Khalifa Bank, de nouvelles informations viennent éclairer les zones d’ombre sur le patrimoine de l’un des accusés, Reda Rahal, ancien PDG de l’ENAGEO, filiale de Sonatrach.
Rappelons que dans son affaire, les magistrats instructeurs algériens, peu qualifiés, en finance internationale n’ont rien pu prouver contre ce manager né en 1954. L’’instruction aura fini par juste révélé que Reda Rahal a bénéficié d’une carte de voyage qui offrait des gratuités sur les lignes de Khalifa Airways, filiale du même groupe Khalifa, mais, sans plus. Il avait alors fini par être totalement acquitté en 2020.
Il sort du tribunal avec 10 millions de dollars en poche !
Mais, d’après les informations obtenues dans le cadre de l’enquête « Secrets suisses », il apparaît que Reda Rahal a pu cacher au moins un compte en Suisse ( sans doute plus) à la police judiciaire et aux magistrats instructeurs. En effet, SZ indique que l’ENAGEO qu’il dirigeait avait déposé 10 millions de dollars dans un compte ouvert au Crédit suisse, soit environ 800 millions DZD au taux de change de l’époque. Dix millions de dollars qui ont été perdus à jamais par l’entreprise.
… Et réintégré à son poste avec une promotion !
Rappelons que contrairement à ses collègues de l’ENAFOR et de l’ENTP, qui ont été virés, Reda Rahal, neveu de l’ancien conseiller aux affaires diplomatiques du président Bouteflika, feu Abdellatif Rahal, a bénéficié du soutien de Sonatrach qui l’a muté à la tête de la division exploration en septembre 2005 et payé les services d’un avocat pour le défendre.
La division exploration est le commanditaire de projets pour l’ENAGEO et ses concurrentes étrangères parmi les sociétés de services. C’est-à-dire, Reda Rahal a été appelé à gérer un budget beaucoup plus important que celui qu’il gérait à la tête de l’ENAGEO.
Enfin, Reda Rahal, a qui a commencé sa carrière à la direction géophysique de Sonatrach, a pris sa retraite de la sa division exploration en 2014, à l’âge de 60 ans. Il a été acquitté au bout du premier procès en 2007 puis en appel en 2015 et enfin au bout du deuxième procès qui s’est déroulé en novembre 2020 au tribunal criminel de Blida.