“Coup d’État” contre Tebboune : El Kadi Ihsane prononce le mot !  

Économie, Abdelmadjid Tebboune face à « un coup d’état » silencieux / Par El Kadi Ihsane

Le président investit il y ‘a deux ans ne pensait pas se retrouver à supplier les responsables dans l’administration à ne plus bloquer l’activité économique. Analyse d’un scénario de « désobéissance » névralgique.

Abdelmadjid Tebboune avait, entre deux effets de manche qui lui sont propres, les accents de sincérité d’un homme désarmé devant le phénomène qu’il affronte. C’était il y a une semaine devant les cadres administratifs et opérationnels de l’économie et des acteurs du secteur privé.

Le mastodonte appareil de l’État ne lui obéit pas. L’orientation présidentielle est – au moins depuis la conférence nationale sur la relance pour une nouvelle économie du 18-19 aout 2020 – de « lever les obstacles devant les investisseurs ».

Prés de 16 mois plus tard, la tonalité du discours présidentiel est alarmiste. Tout demeure bloqué. Plus que les 5000 dossiers d’investissements engloutis chez l’ANDI, un indicateur résume à lui seul l’affaissement en cours : la croissance des crédits bancaires à l’économie s’est effondrée à moins de 5% depuis deux ans. Elle était de 26% en 2010. Les walis ne délivrent pas de terrains, les offices ne donnent pas d’agréments, les administrations n’autorisent pas, les banques ne financent pas, les grandes entreprises publiques ne contractent pas : le pays vit sur l’élan inertiel des années Bouteflika, les chantiers engagés et les réserves de change résiduelles.

Aucun gouvernement au monde ne peut résister à une telle grève rampante des vecteurs de l’action publique. Elle a les allures « d’un coup d’État rampant ». Au delà de son impact tétanisant sur la gestion Tebboune, elle exprime, en effet, plus profondément une perte complète d’orientation face au choc populaire du 22 février. L’administration a intuitivement décidée de protéger son pouvoir en cessant de l’exercer. En ne délivrant plus rien. Ou seulement sur injonction impérieuse documentée. Ce scénario pouvait s’expliquer en 2019- 2020 par la peur d’aller en prison dans le tourbillon des représailles contre la Issaba et ses relais. Il perdure bien au delà. Et devient complexe à expliquer.

Abdelmadjid Tebboune a montré ces dernières semaines tout son désarroi devant ce « coup d’État » sans bruit contre lequel il ne peut brandir ni l’article 87 bis du code pénal créé contre le mouvement populaire, ni mobilisé un surcroit d’agents de sécurité pour « vider » l’espace public. Il a invoqué Dieu et la morale (…)

El Kadi Ihsan, Le 12 décembre 2021


224 investissements industriels bloqués !


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