L’ex-ministre de l’éducation Ali Benmohamed (1990 à 1992), un des chantres de l’arabisation et de l’islamisation en Algérie revient dans l’actualité, alors que le pouvoir mène campagne contre la langue française pour s’attirer les bonnes grâces de la partie de la population sensible à l’idéologie arabo-islamiste.
Dans sa chronique du jour, la journaliste Malika Boussouf revient sur ce personnage en révélant au passage le cursus scolaire de ses enfants…
Elle écrit :
« Tous ceux qui parlent de bannir la langue française de l’école et instruisent de le faire à l’intérieur de certains ministères ont des enfants inscrits à Alexandre-Dumas ou dans des écoles privées de qualité équivalente. La montée au créneau contre l’usage de la langue française ou son enseignement à l’école n’est pas nouvelle.
Je me souviens en avoir fait état il y a près de 30 ans, en 1992, quand le ministre de l’Éducation de l’époque avait appelé à son retrait des programmes scolaires. Le même personnage avait l’un de ses enfants inscrit dans une université en France et faisait prendre des cours intensifs à l’autre pour qu’il puisse rejoindre le premier. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.
L’apartheid était déjà là. Outré que j’aie osé dénoncer ses intentions, le haut personnage a menacé de me traîner en justice si je ne lui livrais pas mes sources et a appelé à la solidarité gouvernementale pour faire retirer de la grille des programmes de la Chaîne III l’émission que j’animais alors.
Il n’est pas allé plus loin parce qu’il n’a pas eu le soutien de ses collègues ni de son Premier ministre. Surtout que je disposais de la liste complète des enfants de la nomenklatura bénéficiant d’une bourse à l’étranger où la plupart d’entre eux se roulait les pouces au lieu d’étudier. »