Investissements Algérie – Le dernier rapport de la Cour des comptes, adopté le 27 octobre 2021 dresse un tableau incroyable, mais surtout « inquiétant » de la réévaluation des projets d’équipement public. Ce qui met, encore une fois, en lumière l’incroyable inaptitude des responsables en postes dans l’élaboration de ces projets. Et partant, tout un système qui base le mode de recrutement sur le tribalisme et la consanguinité !
Ainsi, le quotidien Liberté rapporte dans son édition de ce dimanche 5 décembre, que la réévaluation représente des surcoûts exorbitants. « Et les chiffres contenus dans le document, sont si élevés qu’ils donnent le tournis. Certains projets ont été réévalués de 900% » !
Il en est ainsi du projet de transfert d’eau du barrage Malague à El-Tarf, Tébessa et Souk Ahras. Ce dernier a été réévalué de 9,700 milliards de dinars à 97 milliards, soit un taux de 900%. Le projet relatif aux travaux de confortement du barrage Cheurfas (Mascara), dont l’autorisation de programme (AP) portait sur un montant de 1 500 milliards de dinars, a vu son coût augmenter pour atteindre 3 850 milliards. Soit un taux de réévaluation de 157%.
Autre exemple : le projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre de Remila, Ouled Fadhel (Khenchela et Batna) sur une superficie de 2 462 hectares. Son autorisation de programme, établie au départ à 4 milliards de dinars, a été relevé à 8 milliards. Soit un taux de 100%.
Le rapport de la Cour des comptes souligne que les dotations financières accordées dans le cadre de la loi de finances pour 2019, au titre du programme sectoriel déconcentré (PSD), ont été absorbées, principalement, par la réévaluation des AP des projets en cours de réalisation.
Cour des comptes : « Des réévaluation avant l’entame des réalisations ! »
À titre d’exemple, est-il ajouté, l’enveloppe accordée pour la wilaya de Boumerdès porte à 83% sur la réévaluation de programmes antérieurs. Plus de 70% du montant de la réévaluation. Soit 3,824 milliards de dinars, ont été destinés au secteur de l’éducation et de la formation.
La Cour des comptes fait en outre observer que plusieurs opérations ont connu des réévaluations avant l’entame de leur réalisation. C’est le cas, notamment, de la wilaya d’Oran qui a procédé à la réévaluation de l’AP de 19 opérations relevant de différents secteurs avant leur lancement.
Les AP initiales de ces opérations sont passées de 1 247 milliards à 2 626 milliards de dinars. Soit une augmentation de 111%. La Cour relève, dans son rapport, que dans plusieurs cas, les retards enregistrés dans la réalisation des opérations d’équipement sont à l’origine de la réévaluation des AP y afférentes. Cette dernière atteint des taux qui dépassent les 100%.
C’est le cas du projet de réhabilitation de deux établissements scolaires dans la wilaya de Blida inscrit, en 2008. Ainsi, pour une AP de 230 millions de dinars, ce dernier a été réévalué en 2019 à 466,9 millions. Soit 103%. Bien plus, ajoute le rapport de la Cour, il a été constaté des carences dans l’identification des besoins et l’évaluation des coûts des opérations d’équipement.
En effet, poursuit le document, plusieurs projets ont été clôturés avec des écarts considérables entre les coûts fixés par les décisions d’autorisation de programme et les coûts réels. Ce qui renseigne sur les faiblesses des études et l’absence de justification des réévaluations demandées.
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