Outre les viandes, les poissons et de nombreux fruits qui sont inaccessibles à des millions d’Algériens depuis plusieurs mois, dans les mois à venir c’est à des produit de base comme le lait, le pain, l’électricité ou le gaz, qu’ils auront le plus grand mal à accéder.
La suppression des subventions des produits de base voté par les députés à la solde du pouvoir cumulée à l’érosion du pouvoir d’achat (déjà très en deçà des normes mondiales), forment un cocktail détonnant qui ne peut que mener à l’éclatement.
Pour de nombreux commentateurs, « ce n’est pas une révolution du sourire qui va frappé l’Algérie d’ici l’été 2022, mais une véritable explosion sociale ». En effet, « ni dieu, ni l’historie nationale ne peuvent tenir devant les conseils d’un ventre affamé », commente l’auteur et journaliste Mouna Bekkis.
Dans cette soumission quasi-absolue de l’élite politique, intellectuelle et médiatique, aux volontés du régime quelques rares voix alertent.
Dans un communiqué publié ce samedi 20 novembre, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) écrit que « le système politique qui a gaspillé les richesses du pays et épuisé ses capacités promeut une politique qui jette de larges segments de la population dans les griffes de la misère. »
« Lorsque le gouvernement n’a pas pu acheter la paix sociale, comme c’était le cas à l’époque de Bahbouh, il a programmé dans sa loi de finances de 2022 une diminution de la valeur du dinar pour gonfler artificiellement les revenus des hydrocarbures au détriment du pouvoir d’achat. Comme cela n’est pas suffisant pour combler le déficit, il a décidé de déduire des transferts sociaux indirects (santé, éducation, logement, etc.) ».
« Cette politique qui propage le désespoir et conduit notre pays à plus de tragédies doit cesser », écrit encore le RCD.
Communiqué intégral du RCD
