60 ans après l’indépendance, l’administration algérienne a laissé des dizaines de milliers de familles pauvres vivre dans d’anciennes porcheries abandonnées par le colon français. D’autres sur des terrasses d’immeubles ou dans des bidonvilles au bord d’oueds noircis par des dizaines d’années de dépôts ménagers et industriels…
Pour 2022 et au titre de la décision de suppression des subventions généralisées, les autorités vont chargé cette même administration de gérer « un dispositif national de compensation ». Il est sensé être destiné « aux ménages nécessiteux », indiquait la semaine écoulée, le premier ministre.
En connaissance des pratiques de cette administration, ils sont nombreux à penser que l’enfer attend ces « ménages nécessiteux »…
Dans un billet daté de ce mercredi 10 novembre, le journaliste Maamar Farah commentait le sujet dans les colonnes du Soir d’Algérie :
Les éternels oubliés… Par Maamar Farah
Pour justifier la suppression du soutien des prix de première nécessité, on nous explique toujours qu’il est illogique que le milliardaire paie la baguette de pain au même tarif que le pauvre. À ce titre, on prévoit des indemnités pour les plus démunis. Mais iront-elles vers ceux qui les méritent ? Je reste sceptique…
Et je n’ai pas besoin d’experts pour me prouver le contraire. Quand j’ouvre la porte de ma maison, j’ai la preuve flagrante de cette injustice qui risque de priver les plus démunis de cette prime ! Là, à 20 mètres de chez moi, une famille de 11 membres vit dans deux pièces insalubres et même dans l’écurie d’une ferme tombant en ruine, en compagnie de quelques chèvres ! Ils ont été jugés inaptes à bénéficier de ce logement social qui est allé à des familles mieux loties.
Qu’arriverait-il quand la même administration aura à décider s’ils méritent de recevoir cette indemnité ?
Maamar Farah, Le 10 novembre 2021
Laisser un commentaire