Le vide politique et intellectuel qui caractérisent les discours de la campagne électorale des élections locales anticipées du 27 novembre qui était, hier, à son troisième jour, a été interrompu par une proposition, émanent de plusieurs partis politiques, qui n’a pas manqué de susciter les commentaires sur les réseaux sociaux.
En effet, selon le quotidien Le Soir d’Algérie qui couvre ce triste événement, plusieurs partis ont plaidé pour « plus de prérogatives aux élus locaux ».
C’est ainsi qu’Abou El Fadhl Baâdji, secrétaire général du FLN a plaidé pour que les élus locaux jouissent de larges prérogatives juridiques dans l’accomplissement de leurs missions de développement local qui butent, selon lui, justement, sur des entraves liées à des pressions terribles exercées sur eux.
Le secrétaire général du Rassemblement national a, pour sa part, mis le doigt sur la nécessité de reconsidérer le système de gestion des assemblées locales, le jugeant inapproprié pour l’étape actuelle. Pour Zitouni : «On ne peut pas rester dans ce système de gestion.»
Des prérogatives pour les Présidents d’Assemblées (Maires) plaidées par deux partis du pouvoir qui sonnent dans les oreilles de plusieurs observateurs, comme une volonté du régime d’aller vers une décentralisation plus consistante qui pourrait, à moyen termes, aboutir à plus de prérogatives à des walis élus et enfin des unions de walis représentant plusieurs wilayas pour former une région avec des pouvoirs d’autogestion. Et c’est l’éternel débat sur le transfert de pouvoirs vers les régions qui refait surface et qui anime plusieurs pages facebook…
Pourquoi ne pas copier l’ANP ? Par Mouna Bekkis
La décentralisation demeure un des grands sujets tabous chez de nombreux hauts responsables algériens qui ne jurent que par le Jacobinisme français. Ce mode de gestion ou de gouvernance est pourtant ce que recommandent une multitudes d’experts et de spécialistes. C’est également ce que suggèrent de nombreux modèles dans le monde émanant de pays aussi gigantesques en termes d’espace que l’Algérie, à l’instar des États-Unis, l’Allemagne ou encore l’Inde ou l’Afrique du Sud.
Outre ces arguments c’est aussi le modèle mis en place par le FLN durant la guerre de libération, en subdivisant le pays en 6 régions qui a permis de mettre à mal l’une des plus grandes puissances militaires d’alors, la France. Ce même modèle est d’ailleurs toujours en vigueur en Algérie chez l’institution militaire, l’ANP, organisée en 6 régions et dont le mode d’organisation devrait faire réfléchir les civils.
Mouna Bekkis, Le 20 octobre 2021
Réflexion – Fédéralisme : Pourquoi interdire à des Algériens de vivre sous la Charia ?
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