Produit de base pour les ménages algériens, la hausse des prix de la pomme de terre défraie la chronique depuis quelques semaines. D’une moyenne de 35/45 dinars le kilogramme, la pomme de terre est passée à 90/100 dinars, voire à 120 dinars dans certains marchés.
Comment est-ce possible dans un pays considéré comme un gros producteur de ce tubercule et qui couvre largement ses besoins ?
En effet, avec une production de 5 millions de tonnes annuellement, l’Algérie est leader africain, avec l’Égypte. À titre illustratif, la seule wilaya de Oued Souf produit le triple de toute la Tunisie (1,2 millions de tonnes contre 400 000 tonnes). Il est vrai que les habitudes alimentaires des Algériens diffèrent de celles des Tunisiens. En Algérie, la consommation annuelle de pomme de terre est en moyenne d’un peu plus d’un quintal par habitant, contre environ 30 kilogrammes en Tunisie.
Ainsi, malgré la forte demande interne, l’Algérie parvient à couvrir les besoins de la population, estimés à 50 millions de quintaux, et les tensions sur la pomme de terre ne surviennent que rarement, généralement en dehors des saisons de récolte où les prix ont tendance à augmenter.
Quand Rezig et ses patates à 50 DA font flamber les prix…
Parmi les facteurs déclencheurs de cette flambée des prix de la patate, le site TSA nous rapporte dans son édition de ce jeudi 28 octobre, un élément clé : le ministre du Commerce Kamel Rezig, sa méconnaissance du marché et son penchant pour les caméras de télévision.
En effet, depuis quelques semaines, les services de l’État sont passés à l’acte répressif contre les spéculateurs et multiplié les opérations de contrôle dans les dépôts de stockage. La première grosse saisie, 12 000 quintaux de pomme de terre, a été faite à Oum El Bouaghi fin septembre. Les saisies se sont succédé depuis à l’échelle nationale jusqu’à atteindre les 12 000 tonnes, un chiffre révélé par le ministre du Commerce, Kamel Rezig, le 20 octobre.
Le ministre a aussitôt annoncé que les quantités saisies seront vendues sur le marché « au prix raisonnable de 50 dinars le kilogramme ». Il a assuré devant les caméras qu’il allait inonder le marché avec ses 12.000 tonnes de patates. Petit problème : le ministre a négligé que 12.000 tonnes représentent à peine la consommation des Algériens pendant… une seule journée !
Ce responsable aura ainsi vendu durant 24h ses patates à 50DA, mais les commençants ont, la journée d’après, augmenter leurs prix pour récupérer leur manque à gagner tout en les maintenant les prix à la hausse…