Alors que les subventions sont financées par les salaires tirés vers le bas (calculs sur la base d’un SMIG à 100 Euros), les autorités algériennes ont décidé de supprimer les subventions sans pour autant restituer le manque à gagner en salaire.
Dans son édition de ce lundi, 25 octobre, Liberté indique que le projet de budget de l’État pour 2022 remet au goût du jour les intentions de réforme des subventions généralisées ; l’Exécutif prévoyant de mettre en place un “dispositif national de compensation monétaire au profit des ménages qui y sont éligibles”.
La levée progressive des subventions des produits de base au profit d’un mécanisme de transfert monétaire pourrait être différemment ressentie, en fonction des critères de sélection des ménages éligibles au salaire de compensation. Les économistes redoutent, en revanche, que les classes moyennes soient à nouveau laissées en marge.
“Ce sont les classes moyennes à revenus fixes qui risquent, en effet, de supporter, à nouveau, l’essentiel des sacrifices exigés par la crise. La classe moyenne libérale a, quant à elle, les moyens d’y faire face.”
Ainsi, les classes moyennes, laminées par les hausses des prix des produits énergétiques et des loyers depuis 2016, risquent d’être à nouveau confrontées à des difficultés semblables à celles des plus pauvres. Surtout lorsque l’on sait que les dépenses de logement représentent plus d’un tiers de leur budget, alors que les dépenses transport et communications, qui pèsent 16% dans l’indice des prix de l’ONS, risquent de croître si le gouvernement venait à procéder au dégraissage des subventions aux produits énergétiques. Un effet retour de manivelle n’est pas à écarter étant donné que les sous-postes “transports et autres dépenses” pour véhicules, carburants compris, représentent 5,3% dudit indice des prix.
La hausse des prix des carburants et de l’électricité de ces dernières années n’a pas été sans conséquence sur les classes moyennes ; se retrouvant souvent à devoir arbitrer entre le logement qui représente un tiers de leur budget et d’autres dépenses de consommation.
“Cette réforme annoncée va entraîner naturellement une inflation qui, à son tour, viendra aggraver les inégalités sociales et précipiter les classes moyennes dans les mêmes difficultés auxquelles se heurtent les plus pauvres. Un dysfonctionnement du système est à craindre. Cette réforme doit se faire dans une conjoncture qui permet à l’État de mettre en place des systèmes de compensation aussi bien au bénéfice des pauvres qu’au profit des classes moyennes”, estime Mourad Ouchichi.
L’Algérie des ni pauvres ni riches se retrouve désormais en mauvaise posture, car trop taxée et peu aidée.
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