10 octobre 1993, 28 ans déjà. Funeste journée où une sommité médicale nationale disparait tragiquement. Il s’agit du professeur Djilali Belkhenchir, éminent spécialiste en pédiatrie.
Pour que nul n’oublie, sa fille Souad a partagé ce petit mot sur la page facebook Essaha.
Souâd BELKHENCHIR
“ Il y a vingt huit ans (10 octobre 1993 – 10 octobre 2021), était assassiné le professeur Djillali Belkhenchir dans l’enceinte même de l’hôpital Birtraria d’El-Biar où il occupait le poste de chef de service. Professeur en pédiatrie, vice-président et animateur du Comité algérien contre la torture en 1988. Sa vie, toute sa vie, il l’a consacrée à la santé des enfants.
(N.B. : l’hôpital Birtraria où il a dirigé le service de pédiatrie et où il est mort porte son nom)

Souâd BELKHENCHIR, Le 10 octobre 2021
Djilali Belkhenchir victime et héros ! / Par Malika Boussouf
Rappeler notre éprouvante mise en quarantaine durant la décennie rouge ? Comment oublier, en effet, que nous avons été abandonnés à nos deuils quotidiens et à notre gestion solitaire de la terreur ? Plus de dix années durant lesquelles l’horreur n’a épargné aucune famille et où le sang a coulé dans les hameaux les plus reculés.
Voilà pourquoi je dis toujours décennie rouge et pas décennie noire. Voilà pourquoi, lorsque l’on perçoit une tentative, fût-elle discrète, d’enterrer une mémoire qui n’a pas envie de l’être, les réactions ne se font pas attendre. Il arrive, parfois, heureusement, que des femmes et des hommes, encore de ce monde et auxquels nous devons d’être indépendants, prennent la parole pour témoigner d’une réalité que d’aucuns tentent grossièrement d’enterrer à défaut de la ternir. Comment ne pas comparer ceux dont le combat a contribué à libérer le pays et qui, par humilité et pudeur, estimant avoir juste fait leur devoir, n’en disent rien par rapport à ceux qui se sont inventé des mérites en cascade et ont l’impudence de nous servir leurs fausses histoires de combat auxquelles ils sont seuls à croire.
Quand un geste heurte injustement une mémoire qui ne mérite pas d’être maltraitée, il faut en faire la remarque, voire rappeler à l’ordre celui ou ceux qui en sont responsables. Une maladresse, si elle a été commise sans intention de blesser, n’a pas à être excusée avant d’avoir été corrigée. Si un écart de langage ou qu’un geste est commis intentionnellement, alors il ne faut pas hésiter à les dénoncer. Trop de plaies, en rapport avec des personnalités, hautement respectables, disparues pour ce qu’elles incarnaient, sont rouvertes alors qu’elles ne sont toujours pas cicatrisées. Elles redeviennent béantes quand on n’aide pas à les panser. Ceux qui sont tombés sous les balles assassines, celles qui ont été violées puis éventrées, celles et ceux que les islamistes convertis en riches et puissants affairistes ont égorgés, écartelés, enfournés ne l’ont pas été par hasard. Leurs bourreaux savaient ce qu’ils faisaient. Djilali Belkhenchir est de ceux qui, portés par les causes justes, l’ont payé de leur vie.
Malika Boussouf , Le 00 juin 2020
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