L’école nationale supérieur de l’intelligence artificielle et l’école de mathématiques. Deux écoles supérieures créées par décret présidentiel, situées dans le ville de Sidi Abdellah. La nouveauté est que ces deux établissements vont dispenser leurs cours aux 200 nouveaux bacheliers ayant eu plus de 16 de moyenne en langue anglaise, selon ce qu’a déclaré Boualem Saïdani, DG des enseignements et de le formation supérieure au ministère de l’enseignement supérieur.
Et c’est la déclaration accordée au quotidien Le Soir d’Algérie, le 2 octobre, du directeur de l’enseignement du première et du second cycle au ministère de l’Enseignement supérieur, Amara Seif-Eddine qui provoque du remous sur les réseaux sociaux.
« Nous avons fait appel à des enseignants étrangers », a-t-il déclaré.
Il n’en fallait pas plus pour remettre dans l’actualité la polémique née en 2019, quand une information faisait état du recours des autorités à des enseignants… indiens !
Des coopérants Indiens et Égyptiens pour combler le manque d’enseignants…
En effet, en juillet 2019, plusieurs pages facebook avaient partagées des indiscrétions de l’intérieur du ministère de l’Éducation : « pour parer au manque d’enseignants d’Anglais, les autorités envisagent le recrutement d’enseignants Indiens et Égyptiens, dans un premier temps », avaient rapportés ces sources.
Des salaires qui tournent, selon ces mêmes sources, autour de 4000 Euros (Plus de 15 fois le salaire d’un enseignant algérien – plus un certains nombre d’avantages, logements de fonction, voiture…), étaient alors évoqués.
« On veut le même salaire ! »
Sur certaines pages algériennes traitant ce sujet, des professeurs d’anglais Algériens s’étaient manifestés en indiquant qu' »il serait immoral d’accepter d’être payer au rabais ». L’idée de se constituer en Association indépendante des Syndicats classiques pour faire valoir leur droit à revoir leurs salaires y était largement partagée.
« (…) Les professeurs d’anglais Algériens doivent être solidaires et s’organiser autour d’une association pour demander des salaires et avantages équivalents. Un indien ou Égyptien n’est ni meilleur, ni plus compétent qu’un algérien », pouvait-on lire dans un des commentaire posté par un professeur d’Anglais.
Au sujet de la généralisation de l’anglais…
L’annonce d’une dynamique de généralisation de la langue anglaise, sur la base d’une simple certitude idéologique et d’un sondage facebook, sans la moindre étude de faisabilité au détriment de 2 siècles de patrimoine francophone qui aura offert à l’Algérie un important réservoir d’enseignants universitaires de hautes qualité et une large gamme de documentations et de livres à disposition gratuite pour les étudiants Algériens, n’a pas manqué de faire réagir de nombreux acteurs de la société civile.
Le 22 juillet 2019, l’auteur Kamel Daoud écrivait :
« J’espère pour mon pays, pour mes enfants que cette information est fausse. On ne joue pas avec l’avenir de nos enfants avec tant d’inconscience et d’amateurisme. On tue ce pays. Ce ministre est un criminel si cette information s’avère vraie. C’est un massacre qui s’annonce sur la base d’un sondage Facebook et d’un caprice populiste. Peut-on être aussi médiocre et haineux ? »
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