Avoir 20 ans à Larbaâtache / Par Maamar Farah
En une nuit, 1 000 clandestins ont fait la traversée interdite vers l’Espagne. Un épisode de plus de ce triste feuilleton qui ne s’arrêtera jamais. Et tant que l’on ne se posera pas la question centrale : — pourquoi ils partent ? —, on ne pourra pas avancer…
Ce n’est pas pour le travail qu’ils risquent leurs vies : on ne meurt pas de faim ici et tant de chantiers ne trouvent pas d’employés. Ceux qui partent sont bien portants, bien habillés, souvent d’un bon niveau scolaire. Alors, qu’est-ce qui ne va pas ? Je repose autrement la question : pourquoi, à leur âge et sans les moyens qu’ils ont, aucun de nous n’a pensé à vivre là-bas au temps où il n’y avait pas de visa et où le billet d’avion coûtait 1 000 dinars ?
Tout simplement parce que nous menions ici une vie de jeunes alors que l’on impose aujourd’hui à ces jeunes une vie de vieux !
Le jour où l’Algérie reprendra ses couleurs naturelles, il n’y aura plus de harga…
Maamar Farah, LE 3 Octobre 2021
2 Photos : Descente vers la plage de Ain Taya 1964 et 2021
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