Dans sa chronique de ce samedi 2 octobre intitulée : »Faire l’inventaire des modèles à suivre », Malika Boussouf pose une bien pertinente question qu’on pourrait résumer ainsi : « Pourquoi en Algérie on ne juge les responsables corrompus qu’après coup ? »
La journaliste écrit :
« Pendant que l’on juge ceux qui ont fauté, d’autres s’y mettent allègrement. Mais de ceux-là, on n’estime pas le temps venu de se préoccuper, de les poursuivre, pour leur faire passer l’envie d’en faire autant. Que nous reste-t-il comme exemple à suivre ? Si peu !
Car, plus j’y pense et moins je comprends pourquoi c’est lorsqu’ils ne sont plus aux affaires qu’on leur découvre un penchant pour la rapine. Pourquoi ne juge-t-on la malversation que lorsque l’auteur du méfait a plongé, pas seulement le doigt, mais le bras tout entier et même les deux dans la barrique de miel ?
Qu’est-ce qui empêche d’intervenir quand c’est le moment de le faire, et surtout qu’est-ce qui interdit de repérer les travers de quelqu’un quand ce dernier en présente des signes précurseurs ?
Chacun tente ponctuellement d’apporter les interprétations qui rassurent aux déclarations censées combler d’aise ceux qui résistent aux annonces prometteuses. Celles que l’on construit pour entretenir les certitudes, arranger certaines consciences et étirer les attentes à l’infini. Renouer avec les pratiques décriées. Immondes et insupportables dans un pays où la précarité tient le haut du pavé. Si on nous disait une bonne fois pour toutes de quoi il en retourne ?
Je n’arrive toujours pas à croire que l’on ait été contraints de vivre à l’ombre d’un cadre, sans réagir. Et dire que l’on a osé nous le faire et que, même suffoqués, les Algériens ont mis du temps à réagir ! Comme si se servir, d’abord, relevait de la plus haute légitimité. »
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