Pas moins de 10 brûlés des feux de forêt ont succombé à leur blessures à l’hôpital de Douéra.
Dans son édition de ce mercredi 22 septembre, Liberté rapporte qu’alors que le président Tebboune avait promis la prise en charge des plus touchés dans des hôpitaux étrangers en cas de nécessité, les familles des victimes butent sur des blocages administratifs incompréhensibles.
En effet, le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune, lors de son déplacement à l’hôpital de Douéra au lendemain du drame des feux de forêt, avait promis qu’en cas de nécessité, “l’État s’engage à envoyer les blessés dans les meilleurs hôpitaux à l’étranger”. « Pourquoi ça bloque alors ? », s’interroge le quotidien.
Les habitants du village Ikhlidjen ont décidé, samedi dernier, de se réunir pour lancer un cri de détresse concernant la situation de leurs concitoyens hospitalisés à l’hôpital de Douéra pour les graves brûlures occasionnées par les incendies qui ont ravagé la Kabylie en août dernier, leur douleur ayant atteint son paroxysme eux, qui, plus d’un mois après le drame, continuent à enterrer les leurs. “Ikhlidjen a assez pleuré, nous ne pouvons plus rester les bras croisés. À ce rythme, on nous enverra chaque semaine un cercueil. L’État doit tenir sa promesse”, a lancé un jeune à l’ouverture de cette réunion du village qui avait pour objet de débattre des démarches à entreprendre pour obtenir l’évacuation vers l’étranger des grands brûlés comme promis par les hautes autorités du pays.
Rien que dans la journée d’hier, le village d’Ikhlidjen, qui a déjà enterré 22 habitants, a de nouveau été sous le choc en apprenant que deux autres habitants avaient succombé à Douéra. Il s’agit de la jeune Imerzoukene Radia, qui a laissé derrière elle deux orphelins et son mari, Dahoun Rachid, âgé de 52 ans.
“Ce sont ainsi cinq victimes qui ont succombé depuis début septembre, atteignant un total de 24 morts suite aux incendies”, précise Mohand Belkalem, un membre du comité de village, qui rappelle que trois des 22 brûlés hospitalisés dans cet hôpital algérois ont déjà succombé ces deux dernières semaines.
Il s’agit d’Abdiche Tarik et de son père Tayeb qui a déjà perdu son épouse, ses deux fils et sa fille lors de la triste journée du 10 août, lorsque le village a été la proie de gigantesques flammes.
Quelques jours plus tard, alors que les larmes n’avaient pas encore séché dans ce village martyr, voilà qu’un autre habitant, Malik Daoud, âgé de 49 ans, meurt à son tour.
Le village mitoyen d’Ath Mimoun n’a pas été, lui aussi, épargné lorsque ses habitants ont appris que Boussad Ferdi, un ancien avocat, a succombé à ses blessures.
Cependant, à Ath Yenni, les habitants pleuraient Chabane Zahem qui venait de décéder à Douéra, et ceux d’Ath Ali Oumhand ont inhumé, dans la douleur, Kezzouli Mhidine, qui laissé deux orphelins. Au village Ath Atteli, on a également également Ferroudja Bouanam, et à Azzouza, Malik Azouz.
Ainsi, rien que durant les deux premières semaines de septembre, ce sont au moins huit grands brûlés qui ont succombé au service des grands brûlés de Douéra. “Des victimes dont certaines auraient probablement pu être sauvées, telles que Malek Daoud qui était l’un des moins touchés par les flammes”, déplore Mohand Belkalem, qui a rendu visite à plusieurs reprises aux malades hospitalisés.
“Nous ne remettons pas en cause les capacités du personnel médical de Douéra, mais il n’échappe à personne qu’il y a manque de moyens, d’où notre insistance pour que ces brûlés soient transférés en urgence à l’étranger”, nous dira un autre habitant d’Ikhlidjen.
Selon les informations obtenues par les habitants de ce village de Larbâa Nath Irathen, c’est à la Cnas de Ben Aknoun que les procédures de transfert traînent.
“Tantôt, on nous dit que le transfert est retardé par les cas de Covid, tantôt par la présence d’un autre virus et ensuite par le fait qu’il manquait l’approbation du professeur en charge du service en question pour finaliser la procédure. On ne comprend plus rien. À présent, on soupçonne l’absence de volonté de les transférer”, explique, par contre, M. Belkalem.
Appuyant la demande des proches des victimes, l’élu à l’APW de Tizi Ouzou, Kaci Tansaout, a saisi, avant-hier, le wali de Tizi Ouzou pour lui demander d’intervenir “en urgence auprès des plus hautes autorités du pays pour le transfert, dans les plus brefs délais, de tous les brûlés, notamment les plus graves, qui sont hospitalisés à l’hôpital de Douéra, vers des hôpitaux étrangers, afin d’y recevoir les soins adéquats”.
Tout en rappelant la promesse faite le 14 août par les hautes autorités du pays, cet élu a souligné que “depuis cette annonce, les familles et proches de ces victimes n’ont ménagé aucun effort pour les démarches nécessaires au niveau local…, mais malheureusement, elles sont confrontées à des blocages à la Cnas de Ben Aknoun, à Alger, ce qui aggrave et retarde la procédure de prise en charge par l’État”.
“Actuellement, sur l’ensemble des brûlés hospitalisés à Douéra, 22 personnes, dont 18 de la commune de Larbâa Nath Irathen, attendent toujours leur transfert”, précise cet élu qui, tout comme les proches des victimes, espère que les autorités puissent agir rapidement pour redonner espoir à ces familles qui souffrent le martyre.
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