Dépénalisation de l’acte de gestion : Le Permis de dilapider !

Des peines de prison des plus confortables de 2 ou 3 ans pour des responsables corrompus, impliqués dans la ruine économique du pays (avec possibilité de réduction de peine). Voilà venu le temps d’une toute autre bonne nouvelle destinée aux responsables locaux et nationaux algériens issus de l' »école Bouteflika », pour qui la corruption est devenue une deuxième nature : La dépénalisation de l’acte de gestion.

Pour le président algérien qui est derrière cette initiative,  » La pénalisation de l’acte de gestion bloque l’investissement et semble inhiber l’esprit d’initiative », rapporte le quotidien Liberté ce jeudi 2 septembre.

 “Le climat des affaires dans notre pays enregistre, depuis quelques mois, un recul de la cadence des investissements qui se traduit par l’hésitation des investisseurs à lancer des projets à cause des lenteurs dans le traitement des dossiers relatifs à l’investissement local”, relève le chef de l’État dans son instruction, que le ministre de l’Intérieur a transmise aux walis, aux walis délégués, aux secrétaires généraux de wilaya et aux chefs de daïras.

Cette lenteur, lit-on dans l’instruction, s’explique, dans la majorité des cas, par le manque d’initiatives des responsables locaux qui résulte de la peur de “poursuites judiciaires”. De nombreux projets sont aujourd’hui gelés. D’autres projets, pourtant achevés, n’ont pu être exploités “à cause de plusieurs facteurs liés, notamment, aux procédures de conformité et aux autorisations d’exploitation prévues par la réglementation”, constate-t-on.

Cette situation, relève le président de la République, “a un impact important sur la relance de l’économie nationale et freine sa diversification et son affranchissement progressif des hydrocarbures, ainsi que la création d’emplois pour les jeunes”.

En attendant l’adaptation du dispositif législatif, en lien avec la réalité économique, notamment la dépénalisation de l’acte de gestion, le ministre de la Justice et les responsables des services de sécurité, chacun en ce qui le concerne, ont été instruits de ne pas engager d’enquêtes ou de poursuites judiciaires à l’encontre de responsables locaux sans l’avis du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire. Cette mesure, souligne l’instruction, s’inscrit dans le cadre des dispositions décidées “par les hautes autorités du pays afin de libérer les initiatives en rétablissant la confiance chez les gestionnaires concernés et en les encourageant à développer l’esprit d’initiative sans avoir peur des conséquences des erreurs d’appréciation inévitables dans ce domaine”.

Permis de dilapider

Si beaucoup applaudissent l’initiative, d’autres ne manquent pas d’indiquer qu’une telle démarche vient bien trop tard du fait de l’ampleur, sans équivalent, qu’a pris la corruption dans le pays accentuée par les messages laxistes envoyés par la Justice avec des peines qui valent amplement la peine d’être risquées si on considère les astronomiques gains et les châteaux en Espagne comme enjeux. De fait, pour ces deniers, cette démarche entreprise alors que la majorité des responsables en poste ont été impliqués de prés ou de loin dans la dilapidation en règle de l’économie algérienne, ne peut être vue que comme un véritable « Permis de dilapider » !


Lire aussi :


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Create a website or blog at WordPress.com par Anders Noren.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :