Réunie, samedi à Bejaia, la Coordination nationale des inspecteurs de langue Amazighe (CNILA), a décidé d’« envoyer un courrier à Monsieur le Ministre du secteur pour attirer son attention sur les arrières pensées et les conséquences d’une telle décision, pour le moins inattendue ».
La coordination parle de « l’exclusion de l’enseignement de tamazight de l’emploi du temps alternatif de l’élève pour l’année scolaire 2021-2022 ». Une disposition contenue dans la correspondance du Secrétariat général du ministère de l’Éducation nationale, datant du 14 août 2021.
Dans leur courrier, rapporté ce dimanche 29 août,par le site Radio M, les inspecteurs affirment avoir rappelé au ministre de tutelle « les devoirs de l’État envers l’enseignement de la langue amazighe » et émis des propositions « pour une meilleure prise en charge de cet enseignement, répondant effectivement aux ambitions des Algériennes et Algériens ».
Tazaghart : « Un acte raciste »
Dans l’emploi du temps de cette année, et en raison de la pandémie, le ministère a adopté le système de groupes. « La langue tamazight est dispensée en dehors de l’emploi du temps du groupe concerné », est-il indiqué dans le plan tracé par la tutelle. C’est-à-dire dire que son enseignement est dispensé hors « emploi du temps officiel » qui est de 4 heures (8h-12h) ou (13h-17h).
Simple coïncidence ou décision délibérément planifiée, Tamazight qui est une langue nationale et officielle consacrée par la Constitution, se trouve ainsi placée au même titre que l’éducation physique et sportive dans les écoles !
De nombreux militants de la cause berbère ont dénoncé la démarche des autorités. Ancien député démissionnaire, Khaled Tazaghart parle d’une « dérive » et a appelé à « l’annulation immédiate de la décision antinationale ». Tazaghart a estimé qu’il s’agit d’« un acte raciste qui porte atteinte aux constantes de la nation ».
« Zéro Kabyle », la solution finale…
Pour de nombreux internautes, il ne s’agit ni plus ni moins que la logique de la fameuse opération “Zéro Kabyle” lancée, en août 2019, à Mostaganem, lors d’un regroupement de personnages soutenus par de nombreuses personnalités publiques aux opinion clairement raciste anti-Kabyles. D’autant que la complaisance dont a bénéficié cette assemblée (aucune poursuites bien que plusieurs acteurs sont connus, NDLR), est toujours dans les esprits. ces Mêmes internautes n’ont pas manqué d’assimiler cette opération « Zéro Kabyle », au fameux projet « la solution finale » visant l’extermination des juifs d’Europe durant la seconde guerre mondiale.
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