“Il est mort !” : Colonel Fawzi, DRS et distributeur de publicités ANEP !

Étude de courbure des 7 vertèbres cervicales / Par El Watan

Aller quémander de la publicité étatique d’entreprises publiques civiles dans une caserne ? Cette phrase semble absurde, mais pendant des années des directeurs de journaux allaient faire la queue tête baissée à la caserne de Ben Aknoun pour rencontrer le colonel Fawzi qui distribuait l’argent de l’ANEP en fonction des docilités.

Ce colonel mort il y a quelques jours, des directeurs de mauvais journaux devenus milliardaires grâce à lui ont tenu discrètement à lui rendre hommage sans pour autant souligner cette étrange distorsion de prérogatives.

Mais comment la publicité d’entreprises publiques arrivait-elle à l’ANEP pour être remise à un colonel dans une caserne sans que les directeurs de ces entreprises n’aient leur mot à dire ?

Il y a d’abord un Premier ministre Ouyahia, civil, qui décidait que la publicité deviendrait monopole d’État, puis un général Toufik, militaire, qui décidait que l’État c’est lui et son organisme, le DRS, seul habilité à répartir la rente.

C’est ainsi que le colonel Fawzi, chargé de la communication au sein de l’armée, a su profiter de l’immersion des militaires dans le champ civil, devenu lui aussi milliardaire sans que personne ne s’en soit inquiété, civils ou militaires.

Mais aujourd’hui encore, la publicité des entreprises publiques va à l’ANEP puis dans des bureaux opaques qui répartissent la manne.

«Plus de 20 milliards d’euros de publicité institutionnelle distribués en 20 ans aux médias du régime», selon Abdelaziz Rahabi, qui a été ministre de la Communication sans pour autant changer la méthode.

 L’un de ses successeurs, Ammar Belhimmer, continue aussi de ne pas toucher à cet injuste système de répartition, l’ANEP continuant de verser des milliards à des journaux qui ne se vendent pas, dirigés par des non-journalistes en infraction avec la loi.

Que peut faire le ministre ?

Entériner des décisions prises plus haut. Quand on a été journaliste, on le sait, il ne faut jamais parler d’argent ou de pouvoir, surtout quand on n’a ni l’un ni l’autre.

Chawki Ammari / El Watan (Point Zéro) / 23 Août 2021


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