« Le président du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina a bénéficié de vastes terres agricoles dans le sud du pays pendant la présidence de Bouteflika ».
C’est ce que révèle ce mardi 27 juillet le site électronique arabophone Chihab Presse qui dit détenir tous les documents attestant l’octroi des terres en question à l’homme politique.

2000 hectares partagés avec son frère…
Selon Chihab Presse, Abdelkader Bengrina et son frère Ahmed auraient bénéficié de 2000 hectares au dinar symbolique, à raison de 1000 hectares chacun, dans la commune de N’gousssa (Ouargla). Les décisions d’affectation des parcelles, situées dans le périmètre agricole Debiche, dans la commune de N’goussa, ont été signées le 5 mai 2015 par le wali Ali Bouguerra sous les numéros 1440 et 1441.
Dans les décisions, il est spécifié que ces terres ne sauraient faire l’objet de vente ou de cession à une tierce partie. Chihab Presse ne précise pas si les terres ont effectivement fait l’objet de mise en valeur et d’exploitation comme s’étaient engagés les deux frères dans leurs demandes.
Rappelons que Bengrina est le président de la cinquième force politique du pays, du moins suivant les résultats des élections législatives du 12 juin dernier, lors desquelles le mouvement El Bina a raflé 39 sièges.
Il était aussi candidat à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 remportée par Abdelmadjid Tebboune. Il apporte depuis un soutien sans faille au président élu. Lors de la campagne pour les dernières législatives, il s’est distingué par des propos jugés inacceptables envers une région du pays, la Kabylie, dont il a remis en cause le passé révolutionnaire.
Se considérant proche de la mouvance des Frères musulmans, il a toujours joué également sur la fibre religieuse. Au cours de la campagne présidentielle de 2019, il avait défrayé la chronique en se faisant filmer en train de prier à même le trottoir sur une autoroute, à Boumerdès.
Bengrina et El Bina gardent le silence
Sur les réseaux sociaux, la supposée décision d’octroi des terres agricoles est largement partagée, provoquant l’indignation des internautes algériens qui rappellent que Bengrina s’est plaint à maintes reprises qu’il a été marginalisé par la issaba (gang au pouvoir durant le règne de Bouteflika). Sollicitée pour s’exprimer, la direction d’El Bina n’a pas répondu. Abdelkader Bengrina ne s’est pas encore exprimé sur la question.