Depuis plus d’une année, le juge de la 2e chambre pénale du pôle financier et économique près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, tente de démêler l’écheveau de l’affaire de l’ancien ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme et ex-wali de Mostaganem, Abdelwahid Temmar, placé sous mandat de dépôt depuis le 6 février 2020.
El Watan rapporte dans son édition de, ce jeudi 7 juillet 2021, qu’il y a quelques jours, l’expertise judiciaire qu’il avait ordonnée a fait état de graves révélations sur les conditions dans lesquelles il a octroyé, durant la période de son passage à la tête de la wilaya de Mostaganem, de juillet 2015 à août 2017 et même en étant ministre, des assiettes foncières, notamment agricoles, après les avoir déclassées, pour des projets d’investissement qui n’ont jamais vu le jour.
L’ex-wali a, ainsi, été confronté à des «preuves irréfutables», indique le quotidien, sur des affectations « illégales » d’importantes surfaces foncières, durant les années où il était en poste à Mostaganem (2015-2017). Mieux encore, l’expertise a montré que même après avoir été nommé ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme au mois d’août 2017, en remplacement de Abdelmadjid Tebboune, il a continué à signer des décisions antidatées et donnait des instructions à ses anciens cadres et à son successeur pour privilégier certains hommes d’affaires.
Les bénéficiaires…
Parmi la quarantaine de bénéficiaires, de nombreux hommes d’affaires, comme les frères Kouninef (en détention) du groupe KouGC, Ali Haddad, patron du groupe l’ETRHB (en détention), Hocine Metidji, (en détention) dugroupe minotier éponyme, Abdelmalek Sahraoui (en détention), ex-député et industriel, mais aussi les enfants de l’ex-PDG de l’entreprise Sahel, Abdelhamid Melzi, (en détention), de l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et de l’ex-commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Menad Nouba, condamné par le tribunal militaire de Blida, pour «enrichissement illicite», à une peine de 15 ans de réclusion criminelle (confirmée par la cour d’appel).
Sur le banc des accusés, il y a aussi Mokhtar Reguieg, ancien chef du protocole du Président déchu, que beaucoup présentent comme la «boîte noire» des vingt années de règne de Bouteflika, accusé d’avoir «instruit» l’ex-wali de Mostaganem pour faciliter l’octroi d’assiettes foncières à des industriels, mais aussi de s’être «enrichi illicitement».
Onze cadres de l’administration locale sont inculpés, en plus des hommes d’affaires bénéficiaires des terrains et de Reguieg, ainsi que 14 sociétés en tant que personnes morales. Au moins une dizaine de chefs d’inculpation ont été retenus contre les mis en cause par le juge, avant de criminaliser l’affaire.
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