Face à l’absence de l’État… Les “chouakers” des plages / Par Slimane Laouari

Les “chouakers” des plages / Par Slimane Laouari

Tout le monde les connaît, ça fait des années qu’ils sévissent sur les plages. Ils sont les tyrans du cartel du parasol, des chaises pliantes et de quelques autres trucs de leur invention, comme les horribles tables et chaises en plastique. Ils colonisent quasiment toutes les plages de notre beau et vaste pays, en dehors de quelques îlots où de vaillantes résistances leur ont été opposées. Vaillantes mais tellement insignifiantes en termes de volume qu’elles ont été reléguées au peu glorieux statut d’exceptions qui confirment la règle.

Depuis le début de l’été de cette année, les choses se passent d’une manière plus flagrante, c’est-à-dire plus… violente, pour ne pas être dans l’euphémisme. Plus ostentatoires, en tout cas suffisamment pour que beaucoup de «victimes» se fassent entendre, les scènes se multiplient et les réseaux sociaux font le reste. Sans doute parce que beaucoup d’estivants sont (déjà) dans l’illusion que quelque chose a changé qui puisse les encourager à ne pas se laisser faire, il ne se passe pas un jour sans que soient signalées d’hallucinantes agressions sur les plages du pays.

Les raisons, les motivations et les faits «encourageants», on en connaît l’essentiel. Nous avons même fini par nous y habituer, puis  nous résigner. Il s’en est même trouvé quelques âmes plus «compréhensives» que tout le monde et, à ce titre, s’offusquent du fait même que d’autres s’en… indignent. Quant à revendiquer qu’il y soit mis fin, cela provoquerait carrément leur courroux.

Loin des lieux où les «bénéficiaires» sont en opération quotidienne, les «chouakers» du sable ont donc des galeries, ou «fan-club», histoire de faire plus branché. Eux sont quotidiennement sur les lieux parce qu’on n’a pas idée de faire reposer un tiroir-caisse !

On ne lâche pas aussi facilement un racket de fait, au grand jour, silencieux,  terrifiant, durable. Il y a eu quelques velléités de remise en cause. Des responsables locaux  qui ont fait dans… l’imagination. Des plages payantes, des formules «originales» et plein d’autres énormités.

Une seule, sans doute la plus élémentaire, la plus logique et certainement la plus efficace, n’a pas été tentée, en tout cas très peu : la mobilisation de la force publique contre une pratique difficile à désigner autrement que par le nom qui s’en approche le plus : le racket. Pour cela, il faudra un État fort, c’est-à-dire un État… juste ! Si c’était le cas, on le saurait, depuis que ça dure.

Vous voulez connaître la dernière en la matière ? Il paraît que quelque part sur la côte-est d’Alger, des «plagistes» du genre menacent de se… suicider en se jetant d’un toit, si jamais on touche à leur business !

Slimane Laouari, Le 6 juillet 2021

« Location de parasol forcé ! »

1er juillet : Un couple agressé à la plage de Sidi Feredj (Ouest d’Alger) parce qu’il a refusé de louer un parasol. ( Voir article)


Mouna Bekkis commente

Commentant ce phénoménisme, la journaliste Mouna Bekkkis écrivait le 3 juillet, sur sa page facebook :


Mafia des plages : l’État ne sait pas créer de l’emploi. Sa solution : « débrouilles-toi et je regarde ailleurs! »

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