Les Mat 49 des vieux guerriers ne se taisent jamais vraiment ! Par Hakim Laalam
De la réponse du secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine à Caprice-Viagra, je retiens cette terrible séquence : « S’il y avait une justice … ». Oui ! Terrible !
Terrible, d’abord, parce qu’elle n’émane pas d’un petit chroniqueur tire-sur-tout. Ou d’un vociférant professionnel. Ensuite, parce qu’il faut toujours écouter les vieux baroudeurs qui ne sont pas complètement rentrés chez eux ni n’ont rangé leur Mat 49.
Des oreilles ont dû siffler. Et il est toujours bon que les oreilles sifflent de temps à autre, ça prouve qu’elles sont encore en capacité d’entendre. Entendre seulement ne suffit pas ! En quelques mots, une phrase et des points de suspension, Benelhadj a résumé l’incongruité de la situation.
Une frêle manifestante, un gamin qui monte aux barricades pour y gueuler son mal-être ou des universitaires qui sortent du confort de leurs campus pour dire « les choses ne vont pas bien du tout » sont emprisonnés à la vitesse de la balle qui sort du canon de Lucky Luke.
Et un chef de parti, un activiste politique agréé et subventionné peut insulter toute une région du pays, la Kabylie, lancer des poignées de caramels mous à la face d’une assistance ou préconiser le viagra comme dopant au débat, et … rien !
Rien ne bouge et surtout pas la magistrature en charge de rédiger et d’envoyer les convocations, les invitations à venir s’expliquer devant le juge.
De quelle immunité bénéficie Caprice-Viagra ?
Quelle est la marque, la texture et la composition du gilet pare-balle qui le protège et l’exclut moelleusement du champ des justiciables ?
Comment convaincre que le glaive est impartial et la balance bien réglée lorsque entre les trous de la raquette se faufilent aussi aisément de tels tristes sires ?
Pis ! Ils héritent en récompense de sièges à l’Assemblée. La représentation du peuple, guellek ! Le peuple insulté, oui !
Il est toujours important d’écouter les vieux guerriers jamais au repos. Leurs Mat 49 sont peut-être technologiquement obsolètes. Mais elles tirent encore juste. Et nous rappellent en staccatos qu’aucune société moderne ne s’est jamais bâtie sur une justice à deux vitesses et un embrayage défectueux !
Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laalam, Le 23 juin 2021
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